terça-feira, 30 de março de 2010

L'impôt à César : une réponse déroutante




... continuando...


" La conception que Jésus a du pouvoir ( Lc 22, 24-27) et les choix qu'il a opérés quant à la réalisation de sa mission expliquent son attitude. Le prophète de Nazareth n'a pas de raison d'entrer en concurrence avec le pouvoir du gouverneur, comme le ferait le messie surgi des as pirations de ses contemporains. À l'occasion d'une polémique qui lui est imposée par des adversaires, Jésus dévoile sa pensée sur le pouvoir romain et le jugement qu'il convient de porter à l'égard de tout pouvoir ( Mc 12, 13-17). Les initiateurs de la polémique diffèrent selon les Évangiles, tous cependant confessent la loyauté de Jésus qui enseigne "la voie de Dieu avec verité".

La question posée a Jésus est clasique dans les milieux juifs depuis le recensement opéré par Qurinius: "Est-il permis ou non de donner l'impôt à César?" Comme il procède dans d'autres circonstances, Jésus interroge ceux qui le questionnent et les oblige à prendre position. Il ne répond pas directement à la question, mais il donne le principe qui commande la réponse et toute réflexion sur le pouvoir: "Ce qui est à César, rendez-le à César et ce qui est à Dieu, à Dieu". Jésus ne détermine pas deux domaine parallèles qui auraient chacun leurs principes, leur mode de fonctionnement sans interaction l'un à l'égard de l'autre. En effet, la question réclame une réponse qui concerne les biens de César ( Tibère, qui régna de 14 à 37 apr. J.-C). Or Jésus réplique par une phrase composée de deux parties 1; entre les deux membres de la phrase se trouve un lien intrinsèque provoqué par la mention de l'image ( traduit la plupart du temps par "effigie" dans les bibles françaises). Le "bien" de Dieu relativise le pouvoir et les droits de César. César ne dispose pas d'une indépendance radicale. La pièce revient à César, car elle porte son image, or l'homme porte l'image de Dieu ( Gn 1, 26-27), et don ce "bien" de Dieu c'est lui-même. En reconnaissant les droits de César, Jésus en rapelle les limites signifiées par l'homme, image de Dieu.

Jésus refuse de s'enfermer dans un cadre nationaliste. En agissant ainsi il prend ses distances par rapport aux espérances juives marquées par un lien à la terre d'Israël et l'attente d'un royaume messianique. Il limite les droits de César en les définissant par rapport à tout homme. La sentence de Marc 12 sur l'impôt à César est à attribuer à Jésua; elle est originale; elle appartient à ces propos de Jésus déroutants pour ses auditeurs et ouvrant à une interrogation sur sa personne. D'ailleurs la version johannique de la passion de Jésus n'ignore pas cette orientation. À Pilate qui affirme son autorité, Jésus rapelle la relativité de ce pouvoir ( Jn 19, 11): "S'il ne t'avait été donné d'en haut" comporte un jeu de mots. Le pouvoir de Pilate n'est q'un pouvoir délégué par l'empereur, mais plus fondamentalement ce pouvoir est limité en raison de son origine ultime"

Jean-Pierre Lemonon


Nota:

1. Les deux partis sont liées par kai et non par alla qui pourrait laisser supposer une indépendence des deux domaines l'un à l'égard de l'autre.

Nenhum comentário: