sábado, 29 de maio de 2010


http://en.wikipedia.org/wiki/Jewish_demonology


A Aggadah é a in(formal), familiar, doméstica constatação de que o judaísmo é antes de tudo uma experiência comunitária que vê ( escuta) no diálogo com o Divino um ponto de partida, e não de chegada ( dogma, ou fundamento). Um patchwork de vivências e leituras, mas também das cesuras e suspensões sem a qual nenhum sentido se cristaliza; cada nuance introduzida no relato oral transmitido às crianças escava e incrusta na superfície da Lei as cicatrizes do tempo, do afeto e da polissemia: um templo alegórico vivo e mutante.

sexta-feira, 7 de maio de 2010

Escuta, Visão, Logos





"( )... à l'idée grecque d'un privilége du sens de la vue, idée que la philosophie a transmise à la culture occidentale, les penseurs qui se veulent attentifs à la source biblique de cette même culture opposent l'idée hébraïque de la primauté du sens de l'ouïe. La question d'une hiérarchie entre les sens impliquerait de penser une tension entre deux pôles de la culture. La critique de la noblesse du sens de la vue, principalement par les philosophes contemporains, en apelle en effet parfois au message biblique, gérnéralement connu à travers un prisme chrétien, pour revaloriser le sens de l'ouïe porteur, selon eux, d'une autre façon de penser et de vivre qu'il faudrait opposer à celle de la Grèce ou, à tout le moins, qui mériterait attention. Mais, en dépit des vois neuves qu'ils tracent, il n'est pas sûr que ce dénigrement du regard et ce désir de conférer une dignité philosophique aux possibilités de l'oreille donnet une idée pertinente de la complexité de la tradition hébraïque à ce sujet.

Celle-ci a sans doute valorisé l'écoute. La prière quotidienne et millénaire- Êcoute Israel, Chema Israël ( Deut. 6.4-9)- atteste de cette importance, jusqu'au seuil de la mort, puisque le désir du juif pieux est de mourir en prononçant ces mots une ultime fois. "Il existe des visions du monde et des écoutes du monde", affirme même David Cohen: la pensée de Israel appartient au second registre.
L'appel et la réponse- et non la répresentation ( grifo meu)- constituent en effet les deux paramètres indissociables du monde hébraïque d'existence à travers les âges, depuis Abraham jusqu'aux prophètes et, malgré l'extinction de la prophétie, jusqu'à maintenant encore. (...). L'idée d'écoute régit bien tous les aspects de la vie juive. Ainsi, en ce qui concerne l'éducation par exemple, lorsqu'un sage du Talmud veut attirer l'attention sur une réflexion ou encore souligner une difficulté, il dit: "entends à partir de là" ( chema mina), et quand le disciple n'a pas compris, il répond: "je n'ai pas entendu". L'importance indéniable de l'écoute dans la tradition hébraïque conduit même certains penseurs juifs à lui subordonner tout ce qui concerne le regard, fût-ce la beauté de la lumière: "La lumière n'es pas une fin ultime et absolue, mais un moyen d'atteindre une réalité qui la dépasse et qui, séparée, invisible et inattendue, s'adresse à l'oreille". Dès lors, l'essentiel du travail intellectuel et spirituel du juif consiste à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires à l'entente de la voix qui parle à l'oreille intérieure de chaque homme. Parmi ces moyens, il faut tenir bien sûr l'interprétation ininterrompue de la Torah, génération après génération, pour le vecteur essentiel puisqu'elle se base sur cette structure de l'appel- appel du verset- et de la réponse- le sens entendu et transmis. La pensée hébraïque est exclusivement une pensée fondée sur l'écoute, conclut D.Cohen: "tout s'entend", la création du monde constitue en effet un acte de parole, la révélation également, et "la fin des choses est que tout soit entendu".

(..) Cette tradition, traversée de courants de pensée et d'interprétation différents, acorde certes un rôle majeur et constant à la parole et à l'écoute, mais cela ne signifie ni qu'elle dévalorise nécessairement le sens de la vue ni qu'elle se contente de dresser un sens contre un autre. (...) Peut-onvraiment réfléchir aux possibilités du sens de la vue sans apprécier, en même temps, celles de l'ouïe et penser l'écoute en rejetant le regard? L'un et l'autre sens ne se relient-ils pas à un unique secret qui est celui du corps de l'homme? (...) Car il ne s'agit pas, comme le pensent certains mystiques, de désespérer du sensible et de s'arracher à lui, mais de percevoir comment l'alterité divine trace, en lui et par lui, un chemin vers elle. Ainsi, lorsque les prophètes dénoncent avec dureté la surdité et la cécité de l'homme, il ne s'agit pas seulement d'une plaidoirie en faveur de l'ouverture des coeurs au bien. Avant d epenser les yeux et les oreilles comme des métaphores, il faut en effet prendre au sérieux leurs potentialités sensorielles. Les prophètes exigent d'abord une autre écoute et un autre regard, une écoute et un regard qui restent de l'ordre du sensible car il existe, pour eux dejà, une connivence profonde entre le sensible et le spirituel.

(...) L'expression "lever les yeux", si fréquente dans la narration biblique, doit se penser dans cette perspective. (...) Certes, ceux que le fier ou le prudent désir de "voir par soi-même"
( épisode des explorateurs) anime ne savent pas contempler ainsi le monde, et leur regard est condamné, au même titre que le regard idolâtre porté sur le Veau d'or. Mais cela ne signifie pas une réprobation du regard en soi; Israël, en tant que peuple témoin, le sait. C'est pourquoi, indifférent à certaines accusations chrétiennes, il ne cesse de porter un regard sensible sur la lettre afin de veiller sur l'esprit, en sachant aussi que le clair-obscur de la révélation vaut mieux que la violence d'une lumière sans ombre. (...) L'invisibilité de Dieu évoqué dans la Bible ne signifie en effet pas l'absence de relation signifiante à lui. Cette invisibilité est d'abord celle d'une voix qui, à chaque instant, maintient le monde à l'existence. Or si l'homme ne perçoit pas la régence invisible et inaudible de l'univers, il peut néanmoins sentir sa proximité grâce à un regard et à une écoute attentifs à la vulnerabilité et à l'énigme de ce qui passe.( grifo meu).

(...) Le partage des sens ne résiste pas à l'examen, le regard sait aussi écouter et le visible se fait entendre. Les Hébreux "voient des voix" ( Ex.20, 15) au mont Sinaï, car seul l'appel lové au coeur même de ce que le regard découvre donne de voir. (...) L'éveil des sens au secret qui anime toute réalité- la présence du Verbe Créateur- caractérise l'ère messianique. Les sens animés par l'esprit seront alors capables de contempler et d'entendre ce qui, jusqu'ici, reste imperceptible. La lumière invisible de Dieu qui irradie dans l'univers ne souffrira plus de la désertion des regards humains. Dans cette ligne de pensée, certains sages vont alors jusqu'à dire que la destinée ultime des sens n'est pas l'anéantissement mais leur transfiguration. La chair verra et entendra enfin le visage de lumière".

Catherine Chalier, Sagesse des sens.



"Le texte du Talmud enseigne que Dieu sera 'assis au milieu des justes qui le désigneront du doigt'; c'est parce que, en ce monde, la matière est un rideau qui s'interpose entre Dieu et les justes; c'est là l'obstacle à cause duquel Dieu n'est pas entièrement perceptible pour eux, car alors aura disparu l'écran de la matiére, qui intercepte Dieu; ils Le montreront du doigt, car Il leur sera perceptible et devoilé; ils pourront dire que c'est bien lui"

O Maharal de Praga



"Porque em parte conhecemos, e em parte profetizamos; mas quando vier o que é perfeito, então o que é em parte será aniquilado. Quando eu era menino, falava como menino, sentia como menino, discorria como menino; mas quando cheguei a ser homem, acabei com as coisas de menino.
Porque agora vemos por espelho em enigma, mas então veremos face a face; agora conheço em parte, mas então conhecerei como também sou conhecido".

Primeira Carta de Paulo aos Coríntios, 13, 4-13.