segunda-feira, 8 de março de 2010

Do maná: A palavra justa




"(...) Au chapitre 16 de l'Exode, tout Israël campe dans le désert et dejà le voici qui lance ses premières réclamations:


"Tous ceux de la communauté des fils d'Israël murmùrent contre Moïse et contre Aaron dans le désert. Les fils d'Israël leur dirent: que ne sommes-nous morts de la main de Dieu au pays d'égypte quand nous étions assis près du chaudron de viande, en mangeant pain à satieté, tandis que vous nous avez fait sortir vers ce désert, pour faire mourir de faim toute cette foule!"


Alors Dieu dit a Moïse:


"Voici que, Moi, Je vais faire pleuvoir des cieux du pain pour vous: le peuple sortira et en ramassera chaque jour ce qu'il faut pour le jour, afin que Je l'éprouve pour savoir s'il marchera selon Ma Loi ou non!"


Un peu plus loin, auxs versets 13, 14 et 15:

"Et le matin, il y eut une couche de rosée autour du camp. La couche des rosée s'éleva et voici qu'à la surface du désert il y eut une mince croûte, mince comme le givre sur la terre. Les fils d'Israël le virent et se dirent l'un à l'autre: man-hou ( qu'est-ce?) car ils ne savaient pas ce que c'était..."


Et plus loin encore, verset 31:

"La maison d'Israël l'appela du nom de manne. C'était comme une graine de coriandre blanche, et elle avait le goût d'une galette au miel".


La manne est littéralement la question, le questionnement: "Qu'est-ce?" Le "refus de la manne" peut donc se traduire par un refus du questionemment: la faute, c'est ce refus.
La violence, de manière générale, est le refus de poser encore et encore les questions. La violence, c'est considérer que nous avons dejà un savoir sur l'Autre, sur le monde. Le refus du "qu'est-ce?" est aussi refus de la sagesse, Hokhma: mot qui après une "lecture aux éclats" se lit koah-ma ( force du "quoi"?). De même la pensée se dit: mahachava:hachav-ma; penser "le quoi". La pensée est toujours- doit toujours être un penser de la question, un questionner. Non pas questionner pour questionner, démarche arbitraire, mais occurrence remarquable, événement. (...) La question surgit pour déranger l'être dans sa quiétude, dans l'évidence du "tout est normal", dans le fait de considérer que "tout est réglé". Elle est la prise de conscience de la necessité du passage de la "parole parlée" à la parole parlante". Le ma ou la manne est l'atttitude interrogative primordiale, originaire, que fait de l'homme un Homme: Adam-Ma, passage de l'homme pré-historique à l'homme historique.

Le questionner ne porte pas sur une question particulière, ne porte pas sur un sur. Le questionner ne s'intéresse pas d'abord à l'objet, mais avant tout à l'homme qui interrogue. Je questionne, c'est-à-dire je me questionne, je me dérange. Le questionement est un mouvement où l'on se dérange, mais jamais pour rien. "Questionner c'est rompre, c'est établir un-dedans et un-dehors". Dehors, c'est à dire, hors de l'ordre. "Nous allons au-delà de ce qui est à l'ordre du jour. Nous questionnons par-delà le courant et le "dans-l'ordre" qui est bien ordonné dans la vie quotidienne.

Cette attitude interrogative est celle du Hakham, l'homme "problématique", cet "homme qui ne cesse de vivre, de voir, de soupçonner, d'espérer, de rêver des choses extra-ordinaires..." L'Homme-ma est le Hakham: celui-ci ne vise nullement la sagesse et l'état de sage, car il refuse le terme, tout terme. (...) Implicitement, cette attitude exprime le refus d'un savoir absolu et le refus de considérer que la valeur suprême réside dans la conscience-de-soi. L'homme qui possède la hokhma/koah-ma est un Talmid-Hakham- un "disciple-philosophe"- et pour lui l'état final, celui d'un savoir absolu, n'existe pas; le "Maïtre" a toujours un coté "disciple": une possibilité d'entrer dans le questionnement. D'une certaine manière, à la question "que suis-je", il faut répondre "je ne suis pas, parce que je ne serait jamais".

Marc-Alain Ouakin, L'éloge de la caresee



"La vérité en tant que tenir pour vrai, que se fixer sur un il en est ainsi définitivement établi et décidé ne saurait constituer ce qu'il y a de suprême dans la vie, parce que ceci revient à nier sa vitalité, sa volonté d'aller par-delà elle-même, son devenir. Restituer à la vie ce qu'elle a de vivant pour qu'elle devienne un "devenant" en tant que devenir et ne soit pas seulement en tant qu'étant, c'est-à-dire ne demeure fixée comme quelque chose de donné une fois pour toutes".


Heidegger, Colóquio sobre Nietzsche.


"Il n'y a pas de geste de l'autre remémorable en un récit. Si l'au-delà de l'essence est venu à la parole, c'est comme "vérité persécutée", lorsque fut reconnu, pour être aussitôt ( et nécessairement) ramené à l'ontologie, un sens ( une signifiance) faisant exception à la vérité. Si l'histoire ( de la vérité) de l'être est close, si le sol de la pensée s'est effondré, alors il est maintenant possible de reconnaître ces percées. Percée de l'autre qui se fai sans horizon parce qu'elle vient à la pensée antérieument à tout horizon. C'est cette anteriorité qui fonde la nouveauté irréductible de cette parole qui pourtant ne peut se faire entendre dans le discours du même sans retourner sous l'horizont de l'onto- ( théo)-logie. Parole qui ne vient jamais au jour du paraître mais se réserve dans son insinuation même jusque dans ces percées".


Michel de Certeau, La fable mystique.


"L'Infini ne peut se concrétiser en un terme, il contéste sa propre présence. Dans son superlatif inégalable, il est absence, au bord du néant. Toujours il fuit. Mais il laisse le vide, une nuit, une trace où son invisibilité visible est visage du Prochain. Ainsi, le Procahin n'est pas phénomène ne se résout pas en présentation et apparoir. Elle est ordonné à partir de l'absence où s'approche lInfini; à partir de son Non-Lieu; elle est ordonnée dans la trace de son propre départ; à ma responsabilité et à mon amour que- par-delà la conscience- elle obsède. Trace toute chaude encore, comme la peau de l'autree. Dans la proximité, la peau n'est ni contenant, ni protection d'un organisme, ni pure et simple surface d'un être, mais nudité, présence délaissée par un départ, exposée à tous et dès lors, aussi- infidèle à soi- en faillite, mais aussi livrée aux choses, contaminée, profanée, persécutée- fautive et misérable. (...) La forme plastique du visage, en tant que signe appartenant au dévoilement de l'être, se double d'un débordement: le visage est visitation. "Sa présence consiste à se dévêtir de la forme qui cependant le manifeste comme un être qui ouvre la fenêtre où sa figure pourtant se dessine". (...) Tel est le visage (...), point où l'éphiphanie se fait proximité".


Marc Faessler, citando Emanuel Levinas em L'intrigue du Tou-Autre

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