domingo, 29 de agosto de 2010

Escuta, Israel




Le voyage


"Il est d'abord à ses propres yeux un départ et un arrachement à la banalité. Par lui se produit une rupture dans le tissu ordinaire du temps, et il ne vaut como voyage que s'il est exceptionnel, exaltant et joyeux. Non qu'il soit joyeux d'être exceptionnel: il doit être l'exception de la trame quotidienne pour être voyage et non routine, affaire ou nomadisme: c'est ensuite de son être de voyage que se tire la joie que tous connaissent et que tous se promettent d'un grand voyage qu'ils entreprennent.
Mais le voyage le plus libre, le plus heureux, le plus ébloui de soi-même, n'est-il pas celui où le Voyageur procède lui-même à sa propre iniciation, à son propre travail de libération, de création et d'ebchantement? Le voyage le plus étonnant et le plus fécond à la fois n'est-il pas celui qui dessine son itinéraire en le déployant et qui l'invente par le voyage même? Celui-ci devient alors sa propre finalité et il trouve son fondement dans le mouvement même qui le définit: il trouve alors en lui-même et sa jouissance et sa justification. N'est-ce pas la structure même du voyage de l'être?"

Robert Misrahi




"Prenez garde que votre coeur ne cède à la séduction, que vous ne deveniez infidèles, au point de servir d'autres dieux et de leur rendre hommage. La colère du Seigneur s'allumerait contre vous, il défendrait au ciel de répandre la pluie, et la terre vous refuserait son tribut, et vous disparaîtrez du bon pays que l'Eternel vous destine".


Deuteronômio, 16-17


"Mais l'homme est aussi l'irruption de Dieu dans l'être ou l'éclatement de l'être vers Dieu; l'homme est rupture de l'être où se produit le donner, les mains pleines au lieu de luttes et rapines; d'òu l'idée d'élection qui peut se dégrader en orgueil mais qui originairement exprime la conscience d'une assignation irrécusable dont vit l'éthique et par laquelle l'irrécusable de l'assignation isole le responsable.(...) Le prescriptif de la Révelation juive, dans son obligation impayable, n'en est-elle pas la modalité même? Obligation impayable, brûlure ne laissant même pas de cendre qui serait encore, à un titre quelconque, substance reposant sur elle-même; toujours éclatement du 'moins', incapable de contenir le 'plus' qu'il contient: sous forme de 'l'un-pour-l'autre"

Levinas, L'au-delà du verset



"L'expérience du désert , c'est aussi l'écoute, l'extrême écoute".

Edmond Jabès, Traité Avot I

quinta-feira, 26 de agosto de 2010

Idolatria





"Ce que l'idole travaille en effet a résorber, c'est précisément cet écart et le retrait du divin... Subvenant l'écart et le retrait du divin, l'ídole met à disposition le divin, l'aaaure et à la fin, le dénature. Son ahchèvement achève mortellement le divin. L'idole tente de nos approcher du divin, et de nous l'approprier ( grifo meu): parce qu'il craint l'atheísme, l'adorateur met la main sur le divin dans la forme d'un dien; mais cette prise en main perd ce qu'elle saisit: ne lui reste qu'une amulette trop bien connue, trop maniable, trop assurée.. L'idole manque la distance qui identifie le divin comme tel-comme ce qui ne nous appartient pas, mais nous advient"( grifo meu).

Jean Louis Marion, L'idole et la distance, Grasset.

Do erotismo


" O propósito deste ensaio, Meditações eróticas, é apresentar a démarche lévinaisiana segundo um ângulo que pode arecer surpreendente mas que de fato é um dos centros de sua problemática. O erotismo como estrutura "visível-invisível" est é uma revlução e uma subversão da corrente fenomenológica tal como se encontra em Hesserl e Heidegger em particular, dignos continuadores da filosofia tal como esta se apresenta desdobrada desde Platão como exibição radical do ser em sua plena luz ( nota minha: desvelamento, manifestação a ).
De maneira geral, é aceito como evidente a idéia que o conhecimento forçosamente desvela, exibe, traz à luz, ao dito e ao escrito, as coisas ocultas.

A obra de Lévinas nos recorda que nosso conhecimento nasce do dia e da noite, da transparência e da opacidade, da manifestação e do secreto. Há neste filósofo uma espécie de elogio da sombra
( diria antes: do chiaroscuro), para retomarmos o belo título de um livro de Léon Chestov editado em Atenas e Jerusalém, e que resume bem:

"Os fins da filosofia. Os filósofos aspiram a 'explicar' o mundo, de forma a que tudo se torne claroe transparente e que a vida não contenha mais nenhum ( ou o menos possível)de misterioso". Não seria necessário antes se empenhar em mostrar que isto mesmo que parece aos homens claro e compreensível é estranhamente enigmáticoe misterioso?Não seria necessário esforçar-mko-nos para nos libertarmos e libertar os outros do poder dos conceitos, cuja clareza dstrói o mistério? As fontes do ser estão em efeito no que se vela, e não no que está à descoberto"

(
...) Meditações eróticas é ecrito em um primeiro tempo à margem da problemática ética para sublinhar uma estrutura ontológica que funda a própria ética. Pareceu-nos fecundo apresentarab aobra de Lévinas a partir da problemática do erotismo, que funciona já como um meio dinâmico no conjunto desta filosofia cuja complexidade e riqueza restam ainda a descobrir.

A dualidade erótica do "visível-invisível" não seria talvez estrangeira à dupla referência filosófica na qual se move Lévinas. Certo, o grego que, como o diz Michel Serres, "nos impulsiona em direção á clareza, dela farlando inesgotavelmente até a destruição das coisas", mas também a judia, que conduz à sombra do secredo em retração nas letras carrées do texto bíblico e talmúdico.
O pudor do erótico é também uma maneira de se retirar do Saber; um estado de 'je ne sais quais" metodológico e quase ontológico, pois corolário de uma compreensão do ser em termos de movimento e perfecibilidade. (...) Assim, Lévinas introduz o termo de "caresse", espécie de anti-conceito que abre ao questionbamento, modalidade erótica da linguagem, retração do saber, abertura ao próprio futuro"

Marc-Alain Ouaknin, Méditations érotiques



"Lorsqu'a Abraham eut atteint quatre-vint-diz-neuf ans, Dieu apparut et lui dit: 'Je suis le ChaddaÏ, marche devant moi et sois parfait".

Dieu se présente comme El Chaddaï.
Dieu n'as pas un Nom, il a des Noms. Et même ces Noms ont des Noms. Le Nom de Dieu n'est pas son Nom, mais la manière dont il propose à l'homme de le concevoiur dans telle ou telle situation. Le Nom est ici du côté du nommant et non du nommé. Le Nom de Dieu est un Nom-pour-l'homme.
Le Talmud donne plusiers explications du nom Chaddaï. Celle-ci nous semble essentielle: Chad signifie le sein d'une femme; ChaddaÏ "mes seins". Parole d'une femme qui parle de son propre corps. Mais ses seins ne son pas exposés dans une vision nue, directe; ils sont recouverts par un voile, non pour les cacher mais pour les faire entrer dans le registre dans la trasnecandence du visible-invisible.

Le seins de femme derrière un voile est cette vision même que le Cohen Gadol ( le grande prêtre) se 'permet d'avoir' de jour de Youm Kipour, dans le lieu le plus sacré, dans le temps le plus sacré.
étrange!]Le Dieu-Chaddaï annonce que ce dont il va être question sera do registre du "visible-invisible",de la transcendence et de l'érotisme"

Marc-Alain Ouakin


"La caresse est un mode d'être du sujet, où le sujet dans le contact d'un autre va au-delà de ce contact. Le contact en tant que sensation fait partie du monde de la lumière.
Mais ce que est carressé n'est pas touché à proprement parler.
Ce n'est pas le velouté ou la tièdeur de cette maisn donnée dans le contact que cherche da caresse.
Cette recherche de la carresse en constitue l'essence par le fait que la carresse ne sait pas ce qu'elle cherche. Ce 'ne pas savoir', ce désordonné fondamental en est l'essential.
Elle est comme un jeu avec quelque chose qui se dérobe, et un jeu absolument sans projet ni plan, non pas avec ce que peut devenir nôtre et nous, mais avec quelque chose d'autre, toujours inacesible, toujours á venir.
La carresse est l'attente de cet avenir pur, sans contenu.

Elle est faite de cet accroissement deafim, de promesseds toujours plus riches, ouvrant des perspectives nouvelles sur l'insaisissable"...

Le Temps etl'Autre Émmanuel Levinas



"Le préface de ce petit livre où l'érotisme représenté, sans détour, ouvrant sur la conscience d'une déchirure, est pour moi l'occasion d'un appel que je veux pathétique. Non qu'il soit à mes yeux surprenant que l'ésprit se détourne de lui-même et, pour ainsi dire se tournant de dos, devienne dans son obstination la caricature de la vérité. Si l'homme a besoin du mensonge, après tout, libre à lui! L'homme, qui, peut-être, a sa fierté, est noyé par la masse humaine... Mais enfin: je n'oublierai jamais ce qui se lie de violent et de merveilleux à la volonté d'ouvrir les yeux, de voir en face ce qui arrive, ce qui est. E je ne savais rien du plaisir extrême, si je ne savais rien de l'êxtreme douleur"


Madame Edwarda, Georges Bataille.


Notas:










Esta declinação do Sujeito que o erotismo pressupõe me parece um modelo de Alteridade muito mais originário que o gesto ético.


domingo, 22 de agosto de 2010

Messianismos 1




"Selon le principe de la klésis messianique, une condition factuelle determinée est mise en relation avec elle-même- les pleurs sont tendus vers les pleurs, la joie vers la joie- et, de cette manière, revoquée et remise en question sans pour cela en altérer la forme. C'est pourquoi le texte de Paul sur la klêsis peut se conclure avec la phrase paragei gar to schema tou kosmou toutou" ( Cor 7, 31), "elle passe, la figure, la maniére d'être de ce monde"; en tendant toute chose vers elle-même sous la forme du comme non, le messianique ne fait pas que l'effacer simplement; au contraire, il la fait passer, il en prépare la fin. Le messianique n'est pas une autre figure, un autre monde; c'est le passage de la figure de ce monde".

Giorgio Agamben, Le temps que reste



"
Ce qui est essentiel chez Paul ce n'est ni le dogme ni la théorie, mais au contraire l'expérience factuelle, la maniére dont les relations mondaines sont vécues ( der Vollzug, l'accomplissement, la maniére de vivre). (...) Il s'agit de parvenir à une nouvelle relation fondamentale. Celle-ci doit être produite selon le mode de l'accomplissement. Les signification existantesde la vie effective son vécues hõs mê, comme si non ( als ob nicht). Chacun doit demerer dans l'appel dans lequel il se trouve(...) on trouve ici un contexte de sens spécifique: les relations avec le monde environnat reçoivent leur sens non à partir de l'importance du contenu dont elles procèdent, mais au contraire la relation et le sens des significations vécues se déterminent originalement à partir de la manière dont ils sont vécues ( Vollzug)....) Ce qui est transformé, ce n'est pas le sens de la relation, et encore moins son contenu. Donc: le chrétien n'abandonne pas le monde. Si un homme a eté apelé comme esclave, il ne doit pas croire que sa libération implique un gain pour son être. L'esclave doit rester esclave. La condition mondaine dans laquelle il se trouve est indifférente. En tan que chrétien, l'esclave est libre de tout lien, et l'homme libre en tant que chrétien devient l'esclave de Dieu"

Heidegger, Introdução à fenomenologia da religião.






sábado, 3 de julho de 2010

Abaixo-assinado pela abertura dos aqrquivos da ditadura militar. Todo mundo que aspira à cidadania ( que não é inata nem natural!, sempre bom lembrar) tem que assinar.


http://www.oab-rj.org.br/forms/abaixoassinado.jsp

sexta-feira, 2 de julho de 2010

Do círculo


"Quant à moi, voici quelle sera mon alliance avec eux, dit Dieu: mon esprit qui est sur toi et mes paroles que j'ai placées dans ta bouche ne s'éloigneront pas de ta bouche, ni de la bouche de ta descendance, ni de la bouche de la descendance de ta descendance, dit Dieu, dès maintenant et pour toujours".

Isaías, 59:21.





" Le clair-obscur de la Révélation donne à penser la foi, non comme l'intrusion de l'irrationnel dans la pensée et la vie, mais comme une ouverture à une altérité irréductible à la connaissance sensible et rationelle. La Bible l'exprime dans son langage non conceptuel lorsqu'elle évoque l'impossibilité de soutenir le face-à-face avec Dieu. insi, lors de l'apparition divine au buisson ardent, "Moise se cacha le visage ( vaiéster Moché panav), craignant de regarder ieu" ( Ex. 3.6). Certains commentateurs en déduisent l'impossibilité de saisir l'essence divine par les sens. Ainsi, selon J. Albo, 'Il avait d'abord cru que c'était un phénomène naturel et il s'était approché pour l'observer. Mais lorsqu'il entendit les paroles :' Je suis le Dieu de ton père', il comprit qu'il était en présence d'un phénomène surnaturel. Il crainigt alors de le contempler car nos sens, loin de pouvoir servir à la perception de l'abstrait, l'entravent au contraire'.

(...) Moïse ne voit donc que le 'dos' ou encore les traces de la lumière divine, comment le comprendre? Tout comme une grande intensité lumineuse brûle les yeux imprudemment exposés à son irrécusable splendeur et les aveugle, nul ne peut, fût-il Moïse, prétendre regarder Dieu face á face. Le statut difficile de ce terme anthropomorphique- la Face- doit se penser en référence avec l'interdit de toute représentation- image, statue- de Dieu: la 'Face' divine reste en effet au-delà de toute captation humaine. (...) Le texte enseigne en effet que, tout en restant invisible, cette Face donne à voir, à ceux qui se tiennent en sa proximité, les traces de sa luminosité, elle-même insoutenable par un regard humain. Elle oriente les yeux sur le monde visible pour qu'ils s'y repèrent et voient aussi tout ce qui demeure dans l'ombre et la misère. (...) ( grifo meu). Or seul l'invisible rend cette vision possible, comme seule la clarté d'un soleil, lui-même interdit au regard, permet de distinguer dans un lieu obscur ce qui provoque admiraton ou effroi".

Catherine Chalier, Sagesse des sens


"In a exemplary study that draws on literature, sculpture and vase painting, François Frontisi-Ducroux has show how the Greeks conceived of the Gorgon, that horrid female head covered with serpents whose gaze produced death and which Perseus, with Athena's help, had to cutt off without seeing. First of all, the Gorgon does not have a face in the sense expressed by the Greek term prosopon, which etymologically means "what stands before the eyes, what gives itself to be seen". The prohibited face, which cannot be seen because it produces death, is for the Greeks a non-face and as such is never designated by the term prosopon. Yet for the Greeks this impossible vision is at same time absolutely inevitable. Not only is Gorgon's non-face represented innumerable times in sculpture and vase painting; the most curious fact concerns the mode of Gorgon's representation. ' Gorgon, the anti-face, is represented only through a face... in a ineluctable confrontation of gazes... this antiproposon is given over to the gaze in its fullness, with a clear demonstration of the signs of her dangerous visual effects.' Breaking with the iconographical tradition by which the human figure is drawn in vase painting only in profile, the Gorgon does not have a profile; she is always presented as a flat plate, without a third dimension- that is, not a real face but as an absolute image, as something that can only be seen and presented. The gorgoneion, which represents the impossibility of vision, is what cannot not be seen. "

Giorgio Agamben, Remnants of Auschwitz


"Pour Rosenzweig, tout peut bien différer entre le régime humain et le régime divin, mais, de façon théomorphique, la parole transcende la transcendance. (...) C'est par la parole que peut s'opérer la mobilisation des structures élémentaires mises a jour par la construction. L'ordre logique prend à rebours l'ordre réel qui est l'ordre de la parole et que la réversion-révélation restitue: 'le language réel présuppose les nversions internes des éléments élaborés dans le prémonde silencieux et la sortie de leurs fragments singuliers dans le (monde) manifeste ( ins Offenbare)'. Le 'manifeste', évidemment rapporté á la révélation ( Offenbarung), vient toujours-dejà parlerle silence prémondain, lá où un élément se fixe, où un dit peut se montrer, mathématique ou atistique, qui assemble en un but une unicité logique ou une forme plastique. La révélation représente une mutation du dit ( Gesprochenes) en dire ( Sprache). Ce dire ne peut être simplement rapporté à un 'contenu propre' et expressif. Il est 'parcours', 'voie'. Dans la révélation, la pensée parlante laisse ainsi se dédire la cohésion muette ou visible du prémonde. Par ce dédire révélant, s'oure un infini extérieur radicalement autre que 'l'infinitude recourbée sur soi-même de l'idéalisme".

Gérard Bensussan, Franz Rosenzweig, Existence et philosophie


"La relation sociale, le surplus de socialité qu'elle favorise, est donc tendue entre la relation éthique où l'Autrui me tient en otage et la guerre où je puis tenir Autrui en otage et le tuer. Entre guerre et paix, la relation sociale se cherche "concrètement", sans jamais trouver la juste place. Gradation, dégradation, rythmique plus ou moins juste, histoire lus ou moins juste qui fait transiter d'un involuntarisme où je suis tout à l'autre ( il y a un 'inconscient éthique", une inconscience 'obligée' de la relation éthique chez Lévinas, qui n'a rien á voir avec l'inconscient de la psychanalise) à ce volontarisme absolu où l'autre est tout à moi. Entre guerre et paix, entre volontarisme de la poussée et involuntarisme, le ton n'est pas le même, plus ou moins juste... Comme si la relation éthique pouvait se détourner, se retourner contre elle-même; non pas déclarer la guerre pour des raisons stratégiques mais se laisser emporter par la guerre. La poussée ravine et fissure la relation. Veut-on alors insinuer que la relation ne peut que se dégrader et solder par un jeu de massacre, par Auschwitz, ce "différend"- pour reprendre le terme de Lyotard- cette injustice radicale puisque la dialectique du maître et de l'esclave s'y est fracassée. Effondrement de la relation: pour le bourreau, il n'y avait même pas de victime, pour le nazi le Juif n'existait pas. Au champ, c'est la 'relation' qui fut concentrée au point de disparaître. Le champ de concentration invoque le refus de la décentration dont le champ de bataille était le théâtre".


Olivier Mongin, Droit, Paix, Guerre


"Toute relation sociale, comme une dérivée, remonte à la présentation de l'Autre au Même, sans aucun intermédiaire d'image ou de signe, par la sule expression du visage".

Emmanuel Lévinas.

sábado, 29 de maio de 2010


http://en.wikipedia.org/wiki/Jewish_demonology


A Aggadah é a in(formal), familiar, doméstica constatação de que o judaísmo é antes de tudo uma experiência comunitária que vê ( escuta) no diálogo com o Divino um ponto de partida, e não de chegada ( dogma, ou fundamento). Um patchwork de vivências e leituras, mas também das cesuras e suspensões sem a qual nenhum sentido se cristaliza; cada nuance introduzida no relato oral transmitido às crianças escava e incrusta na superfície da Lei as cicatrizes do tempo, do afeto e da polissemia: um templo alegórico vivo e mutante.

sexta-feira, 7 de maio de 2010

Escuta, Visão, Logos





"( )... à l'idée grecque d'un privilége du sens de la vue, idée que la philosophie a transmise à la culture occidentale, les penseurs qui se veulent attentifs à la source biblique de cette même culture opposent l'idée hébraïque de la primauté du sens de l'ouïe. La question d'une hiérarchie entre les sens impliquerait de penser une tension entre deux pôles de la culture. La critique de la noblesse du sens de la vue, principalement par les philosophes contemporains, en apelle en effet parfois au message biblique, gérnéralement connu à travers un prisme chrétien, pour revaloriser le sens de l'ouïe porteur, selon eux, d'une autre façon de penser et de vivre qu'il faudrait opposer à celle de la Grèce ou, à tout le moins, qui mériterait attention. Mais, en dépit des vois neuves qu'ils tracent, il n'est pas sûr que ce dénigrement du regard et ce désir de conférer une dignité philosophique aux possibilités de l'oreille donnet une idée pertinente de la complexité de la tradition hébraïque à ce sujet.

Celle-ci a sans doute valorisé l'écoute. La prière quotidienne et millénaire- Êcoute Israel, Chema Israël ( Deut. 6.4-9)- atteste de cette importance, jusqu'au seuil de la mort, puisque le désir du juif pieux est de mourir en prononçant ces mots une ultime fois. "Il existe des visions du monde et des écoutes du monde", affirme même David Cohen: la pensée de Israel appartient au second registre.
L'appel et la réponse- et non la répresentation ( grifo meu)- constituent en effet les deux paramètres indissociables du monde hébraïque d'existence à travers les âges, depuis Abraham jusqu'aux prophètes et, malgré l'extinction de la prophétie, jusqu'à maintenant encore. (...). L'idée d'écoute régit bien tous les aspects de la vie juive. Ainsi, en ce qui concerne l'éducation par exemple, lorsqu'un sage du Talmud veut attirer l'attention sur une réflexion ou encore souligner une difficulté, il dit: "entends à partir de là" ( chema mina), et quand le disciple n'a pas compris, il répond: "je n'ai pas entendu". L'importance indéniable de l'écoute dans la tradition hébraïque conduit même certains penseurs juifs à lui subordonner tout ce qui concerne le regard, fût-ce la beauté de la lumière: "La lumière n'es pas une fin ultime et absolue, mais un moyen d'atteindre une réalité qui la dépasse et qui, séparée, invisible et inattendue, s'adresse à l'oreille". Dès lors, l'essentiel du travail intellectuel et spirituel du juif consiste à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires à l'entente de la voix qui parle à l'oreille intérieure de chaque homme. Parmi ces moyens, il faut tenir bien sûr l'interprétation ininterrompue de la Torah, génération après génération, pour le vecteur essentiel puisqu'elle se base sur cette structure de l'appel- appel du verset- et de la réponse- le sens entendu et transmis. La pensée hébraïque est exclusivement une pensée fondée sur l'écoute, conclut D.Cohen: "tout s'entend", la création du monde constitue en effet un acte de parole, la révélation également, et "la fin des choses est que tout soit entendu".

(..) Cette tradition, traversée de courants de pensée et d'interprétation différents, acorde certes un rôle majeur et constant à la parole et à l'écoute, mais cela ne signifie ni qu'elle dévalorise nécessairement le sens de la vue ni qu'elle se contente de dresser un sens contre un autre. (...) Peut-onvraiment réfléchir aux possibilités du sens de la vue sans apprécier, en même temps, celles de l'ouïe et penser l'écoute en rejetant le regard? L'un et l'autre sens ne se relient-ils pas à un unique secret qui est celui du corps de l'homme? (...) Car il ne s'agit pas, comme le pensent certains mystiques, de désespérer du sensible et de s'arracher à lui, mais de percevoir comment l'alterité divine trace, en lui et par lui, un chemin vers elle. Ainsi, lorsque les prophètes dénoncent avec dureté la surdité et la cécité de l'homme, il ne s'agit pas seulement d'une plaidoirie en faveur de l'ouverture des coeurs au bien. Avant d epenser les yeux et les oreilles comme des métaphores, il faut en effet prendre au sérieux leurs potentialités sensorielles. Les prophètes exigent d'abord une autre écoute et un autre regard, une écoute et un regard qui restent de l'ordre du sensible car il existe, pour eux dejà, une connivence profonde entre le sensible et le spirituel.

(...) L'expression "lever les yeux", si fréquente dans la narration biblique, doit se penser dans cette perspective. (...) Certes, ceux que le fier ou le prudent désir de "voir par soi-même"
( épisode des explorateurs) anime ne savent pas contempler ainsi le monde, et leur regard est condamné, au même titre que le regard idolâtre porté sur le Veau d'or. Mais cela ne signifie pas une réprobation du regard en soi; Israël, en tant que peuple témoin, le sait. C'est pourquoi, indifférent à certaines accusations chrétiennes, il ne cesse de porter un regard sensible sur la lettre afin de veiller sur l'esprit, en sachant aussi que le clair-obscur de la révélation vaut mieux que la violence d'une lumière sans ombre. (...) L'invisibilité de Dieu évoqué dans la Bible ne signifie en effet pas l'absence de relation signifiante à lui. Cette invisibilité est d'abord celle d'une voix qui, à chaque instant, maintient le monde à l'existence. Or si l'homme ne perçoit pas la régence invisible et inaudible de l'univers, il peut néanmoins sentir sa proximité grâce à un regard et à une écoute attentifs à la vulnerabilité et à l'énigme de ce qui passe.( grifo meu).

(...) Le partage des sens ne résiste pas à l'examen, le regard sait aussi écouter et le visible se fait entendre. Les Hébreux "voient des voix" ( Ex.20, 15) au mont Sinaï, car seul l'appel lové au coeur même de ce que le regard découvre donne de voir. (...) L'éveil des sens au secret qui anime toute réalité- la présence du Verbe Créateur- caractérise l'ère messianique. Les sens animés par l'esprit seront alors capables de contempler et d'entendre ce qui, jusqu'ici, reste imperceptible. La lumière invisible de Dieu qui irradie dans l'univers ne souffrira plus de la désertion des regards humains. Dans cette ligne de pensée, certains sages vont alors jusqu'à dire que la destinée ultime des sens n'est pas l'anéantissement mais leur transfiguration. La chair verra et entendra enfin le visage de lumière".

Catherine Chalier, Sagesse des sens.



"Le texte du Talmud enseigne que Dieu sera 'assis au milieu des justes qui le désigneront du doigt'; c'est parce que, en ce monde, la matière est un rideau qui s'interpose entre Dieu et les justes; c'est là l'obstacle à cause duquel Dieu n'est pas entièrement perceptible pour eux, car alors aura disparu l'écran de la matiére, qui intercepte Dieu; ils Le montreront du doigt, car Il leur sera perceptible et devoilé; ils pourront dire que c'est bien lui"

O Maharal de Praga



"Porque em parte conhecemos, e em parte profetizamos; mas quando vier o que é perfeito, então o que é em parte será aniquilado. Quando eu era menino, falava como menino, sentia como menino, discorria como menino; mas quando cheguei a ser homem, acabei com as coisas de menino.
Porque agora vemos por espelho em enigma, mas então veremos face a face; agora conheço em parte, mas então conhecerei como também sou conhecido".

Primeira Carta de Paulo aos Coríntios, 13, 4-13.

sábado, 3 de abril de 2010



http://en.wikipedia.org/wiki/Gospel_of_mark#Losses_and_early_editing

Cortejo
http://en.wikipedia.org/wiki/Barabbas

A rigor, todo judeu à época ( e católicos depois) se chamava ( e julgava) bar-Abbas, Filho do Pai. A hipótese mais verossímel para mim consiste em que o julgamento entre os dois Messias - pois Barrabas, sicário ou não, se enquadraria muito mais nas concepções judaicas da época de um Messias, um libertador que instaura uma nova ordem histórica, uma espécie de "redentorismo imanentista", se é que isso existe- foi uma invenção, um leitmotif para o anti-semitismo que foi a grande ferida narcísica da história da Igreja Romana, e que, portanto, Jesus e Barrabás eram um só mesmo. Mas o esencial a reter é a fascinante turbulência de um período que acolheu salvadores, milagreiros, tetrarcas sedentos de Poder, aspirações escatológicas, pedagogias gnósticas, seitas, etc Um verdadeiro Jacobean-revenge drama, mas em versão muralista: épocas e mundos , deuses e heróis confundidos, contundidos, contemporâneos de um único mundo, uma exuberantemente rica época, o judaísmo intertestamentário.

Fariseus, saduceus, essênios



"Le chapitre 12 de Marc et ses parallèles ( Mt 22, Lc 20) présentent un Jésus dialoguant avec des représentants de judaïsmes divers: pharisiens, hérodiens ( en l'occurrence, ils se trouvent liés) et sadducéens. On s'est demandé pourquoi les esséniens sont absents des Évangiles, au point que ceux-ci ne les mentionnent jamais. On sait que leur présence n'était pas restreinte à l'établissement de Qumrân; il y avait même une "porte des Esséniens" à Jérusalem. Jésus ne partageait-il pas les mêmes idées apocalyptques qu'eux, du moins en partie, si bien qu'on peut commenter l'"Apocalypse synoptique" à l'aide des prophéties récrites trouvées à Qumrân? Jésus ne partaget-il pas parfois le radicalisme eschatologique qui oppose un royaume de la lumiére à un royaume des ténébres?

Certains auteurs américains ont eu un grand succès médiatique en supposant que le silence des Évangiles sur les esséniens est dû au fait que Jésus lui-même fut essénien. Mais on trouve aussi des idées eschatologiques fortes chez les pharisiens, et quant au rigorisme avec lequel les esséniens, bien plus que les pharisiens, croyaient devoir accomplir la Loi de Moïse, Jésus ne le partage aucunement. Au lieu d'ajouter comme eux des précisions legales à la Torah, il la réduisit pratiquement à une sorte de noyau. (...). Les pharisiens sont le mouvement le plus proche de Jésus- c'est justement pourquoi il se heurte le plus à eux. La recherche considère les "assidéens" , opposition "piétiste" à la politique d'hellénisation, comme les prédécesseurs des pharisiens. L'auteur anonyme du Livre de Daniel serait leur porte-parole à l'époque de l'hellénisation teintée de Jérusalem. On leur attribue aussi les Livres de Judith, de Tobie et les Psaumes de Salomon, qui sont surtout remarquables pour le messianisme politique exprimé en 18-19.
Les pharisiens visaient surtout la sanctification de la vie laïque juive. Pour préciser ce que la Torah avait laissé en suspens, ils n'hésitaient pas à devenir des innovateurs: Josèphe , par exemple, parle des "règlements que les pharisiens ont introduits", un fait avoué par la Mishna dans Maaser shénie, 5, 15, etc L'intérêt de ces innovations semble être de rendre la Torah praticable. De quelque façon, les pharisiens étaient des humanistes. Ils tâchaient de mettre la Torah à la portée des hommes de leur temps. Tout en l'aggravant en maint détail, ils ont prévu une dispense formelle de l'année sabbatique ( le prozbol). Une autre sorte de sispense est critiquée par Jésus en Mc 7, 11 et parallèles ( en utilisant le terme correct, qorbân). En général, le Deutéronome est le modèle de la piété des pharisiens, tandis que la Loi de sainteté façonne celle des esséniens. Un exemple: le sabbat est-il fait pour l'homme ou bien l'homme pour le sabbat? La question rhétorique posée par Jésus en Mc 2, 27 ne caractérise nullement le pharisaïsme tel que nous le connaissons par ses propres sources; c'est l'essénisme qui fut rigide sur ce point: voir l'écrit de Damas, texte essénien, pour une réponse explicitement négative."

quinta-feira, 1 de abril de 2010

Autrement qu'être ou au-delà de l'essence???



"Si le visage ne peut s'écrire, se dire ni se représenter, il est cependant ce qui fonde la locution, l'inscription et la représentation: il est l'avènement du sens"

Jacques Cohen

O Face a Face lévinasiano, o Mitsein heideggeriano, um dia eles chegam lá, nem que seja no interstício, na conversa muro a muro entre vizinhas...
http://www.youtube.com/watch?v=PZYBAtpZ-F0

quarta-feira, 31 de março de 2010

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E uma das imagens mais perversas que já tive o prazer de vislumbrar é esta: o filho inocente se inocula ( uma vez que era inocente desde o Princípio, concebido aliás, segundo a fantasia místico-lisérgica de João, muito antes da própria Criação do Mundo) o vírus do pecado para redimir os pecadores ( bem, palavras minhas)... o consentimento do Cordeiro inocente em primeiro tornar-se maldição para nós... Sublime. Nem Sade, Bataille, Lautréaumont ou Oliviero Toscano foram tão imunda e gloriosamente longe.











ps: Da necessidade do “pecado ser pago na carne” é o que de mais lógico se depreende desta equação tanatológica: se o preço a pagar pelo pecado original é a finitude ( a extinção do corpo, da vida), é claro que o creditor exige a paga na mesma moeda do devedor, não? Na carne.













ps 2: Não há redenção possível sem passar pela morte,. É claro que o princípio de tudo é a Ressurreição, a Parousia etc, senão cairíamos numa imanência chula. Mas a passagem pela morte é a ponte da salvação; aliás, é o único caminho. A pia batismal paulina, encontrada em escavações, é um poço ( indivíduo), e não uma piscina, como para os essênios ( comunidade); mas este poço é a imagem simbólica do túmulo de Cristo.



Do Cristo morto



" De fato, é difícil não ver em certas passagens de Paulo alusões à narrativa reinterpretada de Abraão-Isaac na Gênesis. A afirmativa de Paulo na epístola aos romanos "Se Deus está conosco, quem estará contra nós? Quem não poupou o próprio Filho e o entregou por todos nós, como não nos haverá de agraciar em tudo junto com ele? ( 8:31-2)., se apóia em Gênesis 22-16: "Juro por mim mesmo, diz o Senhor; porque me fizestes isto, porque não me recusastes teu filho, teu único, eu te cumularei de bênçãos". O verbo grego usado por Paulo em conexão com Deus e Cristo (aqui respectivamente traduzido por "poupar" e "recusar") é textuamente o mesmo usado na versão septuaginta de Gênesis 22-16 a propósito de Abraão e Isaac; isto foi explicitamente reconhecido no século III por Orígenes, o maior especialista bíblico da Antiguidade. De novo, "Cristo nos resgatou... a fim de que a bênção de Abraão se estenda aos gentios" ( Gl 3:13-14) é coerente com Gênesis 22:18: "Por tua posteridade ( Isaac) serão abençoadas todas as nações da terra". A óbvia influência da história reformulada de Isaac na mente imaginativa de Paulo parece justificar a conjectura de que Gênesis 22 foi o texto aludido por ele sem citar capítulo e versículo: "Cristo morreu por nossos pecados, segundo as Escrituras" ( 1 Cor, 15:3). Isto também dá conta da predileção dos antigos padres da Igreja, entre eles Tertuliano, Cirilo de Alexandria e Agostinho em verem em Isaac uma prefiguração ou tipologia de Jesus.

Tendo descoberto o molde usado por Paulo para forjar sua teologia da morte expiatória de Jesus, torna-se mais fácil seguir o seu pensamento. Na visão de Paulo, "o salário do pecado é a morte"
(Rm 6:23)., e como morte foi e sempre será o fado do homem- "O último inimigo a ser destruído é a morte" ( 1 Cor 15:26)- decorre que todo ser humano deve necessariamente ter pecado. Porém, esta síndrome pecado-morte tomou uma forma e uma significação inteiramente novas, por causa da morte de Cristo na Cruz. Para Paulo, o Filho obediente e sem pecado de Deus fez-se à imagem da "carne pecaminosa" e ele, "que não conhecera o pecado, Deus o fez pecado" ( 2Cor 5:21). O propósito de Deus neste drama cruel era condenar o "pecado na carne" ( Rm 8:3)., submetendo Jesus à morte na Cruz. O Cristo crucificado primeiro consente em " maldição para nós" e depois nos resgata da "maldição da Lei" ( Gl, 1:4). Então, todo cristão que se une pela fé à morte de Cristo participa ( grifo meu) misticamente de sua morte e ressurreição. Nas próprias palavras de Paulo, " a caridade de Cristo nos compele, quando consideramos que um só morreu por todos e que, por conseguinte, todos morreram. Ora, ele morreu por todos a fim de que aqueles que vivem não vivam mais para si, mas para aquele que morreu e ressuscitou por eles" (2 Cor 5:14-15).
(...) O foco paulino é absoluto: a principal preocupação de Paulo não é o Senhor ressuscitado e glorificado, mas o Jesus que expirou na cruz. "Pois não quis saber de outra coisa entre vós a não ser Jesus Cristo, e Jesus Cristo crucificado" ( 1 Cor 2:2).

Geza Vermas, As várias faces de Cristo

O Cristo de Paulo: Cristo, o novo Isaac






"A convicção de Paulo de que estava liberto do pecado e imerso no amor de Deus se fundava na sua crença de que 'Cristo morreu, ou melhor... ressuscitou... está à direita de Deus... e intercede por nós" ( Rm, 8:34). Em última análise, equivale a um drama mítico de salvação.(...) Os mitos paulinos não dependem do que Jesus ensinou ou fez, mas das consequências, tidas como providenciais, do que lhe aconteceu. Neste particular, sua percepção é única e claramente distinta da dos Evangelhos sinópticos e de João. Nos Evangelhos, Jesus é um mestre que dá sua mensagem aos seus seguidores,; nas epístolas, é o objeto da mensagem concebida e disseminada por Paulo, com exceção de uns poucois exemplos nos quais ele afirma transmitir as "palavras do Senhor". Não obstante, embora tivesse a consciência de ser o pai dos seus filhos espirituais gentios, Paulo tinha plena consciência de que não era seu salvador. "Paulo teria sido crucificado em vosso favor? Ou fostes batizado em nome de Paulo?", pergunta ele aos coríntios ( 1 Cor, 1:13).

Para compreender a mente de Paulo, é preciso estar familiarizado com algumas das pressuposições da cultura religiosa judaica. Tanto na Bíblia como no judaísmo pós-bíblico inicial, o pecado era visto como uma rebelião contra Deus, punido com a doença e com a morte. A virtude era resultado da obediência a Deus, recompensada pela saúde e vida longa e feliz e, na época de Jesus e Paulo, pela perspectiva de vida eterna ou existência renovada num corpo ressurrecto. Esta última crença era advogada pelos fariseus ( a cujo grupo Paulo afirmava pertencer), mas não por outros grupos, como os saduceus, que rejeitavam a idéia de vida após a morte, e os essênios, que, segundo Josefus, só acreditavam na ressurreição da alma. A evidência doa Manuscritos do Mar Morto é equívoca a este respeito, e em todo caso são poucas e dispersas as alusões à ressurreição corpórea. Porém, ao mesmo tempo que, no meio gentio de seu ministério, Paulo não teve grandes dificuldades em abandonar outros preceitos básicos fariseus, como a centralidade da observância estrita da Torá ( circuncisão, leis rituais, etc), a doutrina da ressurreição corpórea tornou-se uma parte indispensável de seu majestoso drama de mistério.

Um segundo fator principal subjacente na compreensão paulina da cruz como sacrifício redentor é a narrativa da imolação pretendida mas não realizada de Isaac por seu pai Abraão. A cruel história é preservada no Capítulo 22 da Gênesis, mas o que é mais importante é a sua reinterpretação no período intertestamental, e posteriormente na era rabínica, então conhecida como a Akedah de Isaac. A diferença fundamental entre o registro bíblico e o relato reformulado pelos mestres judeus a partir do século II a.C- no Livro dos Jubileus, nos Manuscritos do Mar Morto, em Josefus, na literatura Pseudo-Filo e rabínica- diz respeito ao papel de Isaac no drama. Em vez de ser um garoto, inconsciente do que acontecia, Isaac é retratado como adulto- com vinte e cinco anos em Josefus, trinta e sete, para os rabinos- que foi informado pelo pai da ordem de deus, Isaac consentiu com alegria e correu jubiloso para o altar; pediu a Abraão para amarrar suas mãos e estendeu o pescoço para a faca de Abraã. Assim, o sacrifício que Abraão deveria oferecer tornou-se também a fortiori a auto-imolação ( inacabada) de Isaac.

A tradição judaica dá outros detalhes desconhecidos da Bíblia, mas de enorme significado. O primeiro diz respeito ao efeito do auto-oferecimento de Isaac. Toda libertação futura do povo judeu e sua salvação messiânica final seriam vistas como decorrentes do mérito do evento sacrificial da Akedah.A cada vez que evocava a Akedah de Isaac, Deus estaria mostrando misericórdia para com seus filhos. A idéia expressa numa oração posterior era certamente familiar entre os judeus do primeiro século: "Se os judeus forem culpados e estiverem a ponto de ser mortos, lembrem-se de Isaac seu pai, que estendeu o pescoço no altar para ser morto em seu nome ( grifos meus). Que a imolação de Isaac tome o lugar da imolação de seus filhos" ( Êxodo Rabbah, 44:5).

Em outras palavras: a disposição ao sacrifício de Isaac foi transformada , no pensamento religioso judeu, num ato de redenção de validade permanente para todos os seus filhos, até a chegada do Messias.O segundo elemento novo, inserido na história já no século II a.C ( Jubileus 17:15, 18:3),é a data, determinada ao mês e ao dia, da Amarração de Isaac. Ela ocorreu no décimo quinto dia do primeiro mês ( Nisan), data em que a Lei de Moisés ordenaria subseqüentemente a celebração da Páscoa.

Como a versão reformulada do sacrifício de Isaac era uma idéia familiar entre judeus do primeiro século, Paulo pôde formular o seu preceito sobre a morte de Jesus na cruz,livremente sofrida, como a realização ( grifo meu) perfeita da auto-oferta redentora de Isaac. Porém, aos olhos de Paulo, a marca distintiva fundamental do sacrifício de Jesus era o seu universalismo. Ele afetava toda a espécie humana, e não apenas ( ou principalmente) os judeus, conforme se presumia no caso de Isaac."


... a continuar...

terça-feira, 30 de março de 2010

L'impôt à César : une réponse déroutante




... continuando...


" La conception que Jésus a du pouvoir ( Lc 22, 24-27) et les choix qu'il a opérés quant à la réalisation de sa mission expliquent son attitude. Le prophète de Nazareth n'a pas de raison d'entrer en concurrence avec le pouvoir du gouverneur, comme le ferait le messie surgi des as pirations de ses contemporains. À l'occasion d'une polémique qui lui est imposée par des adversaires, Jésus dévoile sa pensée sur le pouvoir romain et le jugement qu'il convient de porter à l'égard de tout pouvoir ( Mc 12, 13-17). Les initiateurs de la polémique diffèrent selon les Évangiles, tous cependant confessent la loyauté de Jésus qui enseigne "la voie de Dieu avec verité".

La question posée a Jésus est clasique dans les milieux juifs depuis le recensement opéré par Qurinius: "Est-il permis ou non de donner l'impôt à César?" Comme il procède dans d'autres circonstances, Jésus interroge ceux qui le questionnent et les oblige à prendre position. Il ne répond pas directement à la question, mais il donne le principe qui commande la réponse et toute réflexion sur le pouvoir: "Ce qui est à César, rendez-le à César et ce qui est à Dieu, à Dieu". Jésus ne détermine pas deux domaine parallèles qui auraient chacun leurs principes, leur mode de fonctionnement sans interaction l'un à l'égard de l'autre. En effet, la question réclame une réponse qui concerne les biens de César ( Tibère, qui régna de 14 à 37 apr. J.-C). Or Jésus réplique par une phrase composée de deux parties 1; entre les deux membres de la phrase se trouve un lien intrinsèque provoqué par la mention de l'image ( traduit la plupart du temps par "effigie" dans les bibles françaises). Le "bien" de Dieu relativise le pouvoir et les droits de César. César ne dispose pas d'une indépendance radicale. La pièce revient à César, car elle porte son image, or l'homme porte l'image de Dieu ( Gn 1, 26-27), et don ce "bien" de Dieu c'est lui-même. En reconnaissant les droits de César, Jésus en rapelle les limites signifiées par l'homme, image de Dieu.

Jésus refuse de s'enfermer dans un cadre nationaliste. En agissant ainsi il prend ses distances par rapport aux espérances juives marquées par un lien à la terre d'Israël et l'attente d'un royaume messianique. Il limite les droits de César en les définissant par rapport à tout homme. La sentence de Marc 12 sur l'impôt à César est à attribuer à Jésua; elle est originale; elle appartient à ces propos de Jésus déroutants pour ses auditeurs et ouvrant à une interrogation sur sa personne. D'ailleurs la version johannique de la passion de Jésus n'ignore pas cette orientation. À Pilate qui affirme son autorité, Jésus rapelle la relativité de ce pouvoir ( Jn 19, 11): "S'il ne t'avait été donné d'en haut" comporte un jeu de mots. Le pouvoir de Pilate n'est q'un pouvoir délégué par l'empereur, mais plus fondamentalement ce pouvoir est limité en raison de son origine ultime"

Jean-Pierre Lemonon


Nota:

1. Les deux partis sont liées par kai et non par alla qui pourrait laisser supposer une indépendence des deux domaines l'un à l'égard de l'autre.

Hoje é o Yom Kippur!




"Des remous parmi le peuple"

Hormis quelques familles qui tirent avantage de la situation, les Juifs ressentent la présence de Rome en terre d'Israël comme l'expression d'un désordre, ils aspirent à la délivrance du joug romain. Conscients de leur histoire, ils sont vigilants face à tout geste qui apparaît comme innovattion du gouverneur et, par là même, extension de la mainmise romaine. Entre 27 et 36 plusieurs incidents ont lieu quand Pilate innove ou entreprend des constructions nouvelles. Cependant l'analyse des causes de la situation diffère et les solutions proposées sont variées. Le recensement opéré par Quirinius a suscité des remous parmi le peuple, et certains se situent dans la ligne de Judas le Galiléen: payer l'impôt est signe d'un assujettissement insupportable pour un peuple libéré jadis par son Dieu. Vers 27, sans constituer un parti visant l'expulsion des Romains, ils fomentent des révoltes.
Les pharisiens représentent une autre sensibilité: l'occupation romaine est un châtiment provoqué par le péché d'Israël, ils se réfugient dans la piété individuelle, invitent à la pénitence et attendent l'intervention de Dieu: son messie rétablira Israël dans sa dignité et le purifiera de l'immigré et de l'étranger, sources de souillure.
Les disciples de Jésus n'échappent pas à ce climat et, sous des formes diverses, les évangiles trahissent cette espérance de libération, liée à un mouvement de purification. Aussi Jésua invite-t-il ses disciples à la patience ( Mt 13, 24-30; Lc 17, 23; 19, 11). Par toute son éducation il partage l'espérance de son peuple, cependant il ne se pose en aucune façon en rival du pouvoir romain. Prenant ses distances vis-à-vis des représentations messianiques courantes, il complique à plaisir l'exégèse des scribes qui présentent le messie d'Israël comme fils de David ( Mc 12, 35-37) car il sait l'ambig¨guité d'une telle filiation. De même, la retenue de Jésus face aux intuitions messianiques de ses auditeurs exprime ses réserves quant à une interprétation de sa mission en termes nationalistes. Quelques Juifs ont pu ressentir son accueil des collecteurs d'impôts comme une acceptation de fait du pouvoir romain. En effet, Jésus ne conteste pas radicalement ce pouvoir, mais, à l'inverse, le prophète de Nazareth ne manifeste aucune sympathie à l'égard des milieux sacerdotaux proches de l'autorité romaine".


... a continuar...

sexta-feira, 26 de março de 2010

"Dieu est une lumière invisible, l'infinite vérité, la cause de chaque vérité et de toutes choses, dont la splendeur, ou plutôt l'ombre est cette lumière visible et finie, cause des choses visibles"


Marcil Fin, Quid sit lumen.

domingo, 21 de março de 2010

http://web.archive.org/web/20071030072944/www.jacquesderrida.com.ar/textos/adieu.htm
"Eu não posso, mesmo pelo pecado, me separar de Deus, que me contempla e me toca. O Mal, último recurso da ruptura, último invólucro do ateísmo, não é uma ruptura: o salmo 139 nos diz que este "invólucro" é indefeso. Deus atravessa as trevas do pecado. Ele não te larga, ele te captura. Estamos sempre expostos a Ele!"

A anticâmara do paraíso, N. Mandelstam
" La pensée de l'être n'est donc jamais, dans son dévoilement, étrangère à une certaine violence. Que cette pensée appairaisse toujours dans la différence, que le même ( la pensée (et) (de) l'être) ne soit jamais l'identique, cela signifie d'abord que l'être est histoire, se dissimule lui-même dans sa production et se fait originairement violence dans la pensée pour se dire et s'apparaître. Un être sans violence serait un être qui se produirait hors de l'étant: rien;non-histoire; non-production; non-phénoménalité. Une parole qui se produirait sans la moindre violence ne dé-terminerait rien, ne dirait rien, n'offrirait rien à l'autre; elle ne serait pas histoire et ne montrerait rien;à tous les sens de ce mot, et d'abord en son sens grec, ce serait une parole sans phrase"

Jacques Derrida, Violence et Métaphysique


A violência de que fala Derrida é: arrancar ao Nada um ser, algo de determinado, finito portanto. É neste interstício, é por obra deste écart que se instaura a linguagem: a linguagem é um esforço monumental para dizer/presentar ( mostrar) o ente que emergiu das trevas do Nada e que ainda lhe carrega os traços. Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien?
( Leibniz). A ligar com a observação contida no texto anterior, publicado abaixo aqui:
"Ainsi la réceptivité à la révélation n'est plus seulement disponibilité du Verbe divin mais expérience de l'aliénation volontaire de Dieu dans le signe, apprentissage de la distorsion originaire à laquelle Dieu s'efforce pour se manifester, prise de conscience d'un écart, d'un déplacement plus que d'une présence."

Mesma violência, mesmo parto, mesmo esforço sobre-humano para arrancar o sentido às trevas, a palavra ao tohu bohu, o ente ao Ser ( a Nada de determinado, portanto).

sábado, 20 de março de 2010

"Infelicidade àquele que chamam ao Mal de Bem e o Bem de Mal, que transformam as trevas em luz e a luz em trevas, que transformam o amargo em doce e o doce em amargo".

Isaías, 5, 20.

Peraí.. isso já não é a crítica do último homem? E Paulo seria a resposta reativa ao niilismo, não o seu ultrapassamento, mas sua plenificação? Há de se escavar este palimpsesto, há que se reencontrar os soterrados Isaías, Oséias, Ezequiel sob os escombros de Paulo, Tertuliano, Constantino..

sexta-feira, 19 de março de 2010

Traduções






"(...) Contre la conception d'une humanité condamnée à ânonner l'alphabet divin, ou- ce qui revient au même- à la fonction d'émetteur/récepteur, Benjamin et Hamann fondent la possibilité d'écouter, de parler, la possibilité d'une authentique expérience de la langue dans sa médiacité même, dans ce que Benjamin apelle son langage.
'La première apparition et la première jouissance de la nature se rencontrent en cette parole: Que la lumière soit! C'est ainsi que commence la sensation de la présence des choses'. La puissance théorique de Hamann est sans doute d'avoir su dissocier l'essence de la révelation de son immédiaticité. S'il affirme la coïncidence dans la parole divine de sa manifestation et de sa présence, il en conditionne l'accès simultanément à la foi humaine et à l'engagement divin.
'L'inspiration de ce livre est une humiliation et une condescendance divine aussi complète que la création du Père et que l'incarnation du Fils'. Le processus de la révelation n'est pas simple émanation mais véritablement défiguration à quoi Dieu condescend pour se faire connaître. De même le monde ne s'offre à déchiffrer que pour celui qui saura l'appréhender "dans" la parole divine. Ainsi la réceptivité à la révélation n'est plus seulement disponibilité du Verbe divin mais expérience de l'aliénation volontaire de Dieu dans le signe, apprentissage de la distorsion originaire à laquelle Dieu s'efforce pour se manifester, prise de conscience d'un écart, d'un déplacement plus que d'une présence. L'essence de la révélation est traduction dont participe la parole humaine:
'Parler c'est traduire d'une langue angélique en une langue humaine, c'est-à-dire, transposer des pensées en mots, des choses en noms, des images en signes'(Aesthetica in nuce. Le nom que l'homme donne aux choses mesure la distance qui le sépare du Verbe divin, divin peut-être mais parodique, puisqu'il n'est dejà que l'expression dégradée du Souffle premier. Ce mouvement de traduction en cascade, de règne en règne- le divin, l'angélique, l'humain- est un processus sans origine. Et si Hamann ne met pas en cause l'idée qu'il en existerait un garant ultime, il prive néanmoins le langage de réferent ultime, il livre la créature au vertige d'une parole perpétuellement transfuge, s'échevelant à la poursuite de l'innommable, de ce qui est devenu inaudible à force d'être innommable. 'La création est un discours adressé à la créature par la créature; car un jour le dit à l'autre et une nuit l'annonce à l'autre. Son mot passe de climat en climat jusqu'au bout du monde, et dans chaque dialect on entend sa voix. Mais la faute peut en être où l'on voudra ( en nous ou en dehors de nous): nous n'avons plus rien d'autre à notre disposition dans la nature que des vers mêlés, que les disjecti membra poetae'.

Chez Benjamin comme chez Hamann il y aurait donc le même vertige devant l'absence de tout réferent ( réel ou symbolique), le même funambulisme d'une écriture qui doit produire elle-même sa propre condition de possibilité, a savoir ce médium, cette communicabilité que faute de pouvoir supposer elle projette en avant d'elle, dans l'incessant processus de transfert où chaque mot traduit celui qui le précède, dans l'interminable mouvement d'auto-traduction qui entraîne l'écriture, qui la tire en avant, qui en fait ce trafic qu'elle est. (...) Il ne faut pas cesser de traduire, au même titre exactement que la nature ne cesse pas d'inventer de nouvelles formes, parce qu'aucun fond, aucune origine ne nous précède et que la vie ne peut s'inventer que par anticipation, en se devançant elle-même, dans une progression en perpétuel déséquilibre, dans une tension qui lui tient lieu de fondement. ( grifo meu). C'est de même, par une sorte d'horreur motrice devant la pétrification instante du sens, devant le visage que tourne alors vers lui la langue, devant cette inexpressivité soudain des mots en lui que Benjamin écrit pour traduire la langue même, pour préserver en elle cette communicabilité qui est sa vie. A travers le glissement du motif de la communicabilité à celui de la traductibilité, il s'avère que cette "réalité dernière, inexplicable, mystique", que Benjamin apelle langage ou médium n'est pas l'origine inaccessible d'une langue perdu mais l'objet d'une construction incessante, l'oeuvre en cours elle-même. Langage, ce lieu qui n'est jamais donné mais toujours à construire comme la condition de toute communauté, de toute communication, de toute traduction aussi bien."

Catherine Perret


http://plato.stanford.edu/entries/hamann/

quarta-feira, 17 de março de 2010

Odes: nec tamen consumebatur, Exodus, 3:2.






"Père, arrache de moi ce corps et cette âme pour en faire des choses à toi et ne laisse subsister de moi éternellement que cet arrachement lui-même"

Simone Weil


La noche escura, São João da Cruz
En una noche oscura,
Con ansias en amores inflamada,
(¡oh dichosa ventura!)
salí sin ser notada,
estando ya mi casa sosegada.

A oscuras y segura,
por la secreta escala disfrazada,
(¡oh dichosa ventura!)
a oscuras y en celada,
estando ya mi casa sosegada.

En la noche dichosa,
en secreto, que nadie me veía,
ni yo miraba cosa,
sin otra luz ni guía
sino la que en el corazón ardía.

Aquésta me guïaba
más cierta que la luz del mediodía,
adonde me esperaba
quien yo bien me sabía,
en parte donde nadie parecía.

¡Oh noche que me guiaste!,
¡oh noche amable más que el alborada!,
¡oh noche que juntaste
amado con amada,
amada en el amado transformada!

En mi pecho florido,
que entero para él solo se guardaba,
allí quedó dormido,
y yo le regalaba,
y el ventalle de cedros aire daba.

El aire de la almena,
cuando yo sus cabellos esparcía,
con su mano serena
en mi cuello hería,
y todos mis sentidos suspendía.

Quedéme y olvidéme,
el rostro recliné sobre el amado,
cesó todo, y dejéme,
dejando mi cuidado
entre las azucenas olvidado.



Sacré!!

A l'avance, les syllabes de ce mot sont chargées d'angoisse, le poid qui les charge est celui de la mort dans le sacrifice...
Notre vie tout entière est chargée de mort...
Mais, en moi, la mort définitive a le sens d'une étrange victoire. Elle me bagne de sa lueur, elle ouvre en moi le rire infiniment joyeux: celui de la disparition!...

Si je ne m'ètais, en ces quelques phrases, enfermé dans l'instant où la mort détruit l'être, pourrais-je parler de cette "petite mort", oÙ sans vraiment mourir, je m'affaisserai dans le sentiment d'un triomphe!"

Georges Bataille, Les larmes d'Eros.


"La condition des morts n’est point notre souci, ni celle du failli.
L’intempérance est notre règle, l’acrimonie du sang notre bien-être.
Et au-delà, et au-delá, qu’est-il rien d’autre que toi-même? — qu’est-il rien d’autre que d’humain? ... Minuit en mer après Midi... Et l’homme seul comme un gnomon sun la table des eaux . . . Et les capsules de la mort éclatent dans sa bouche."


Saint-John Perse, Anabase

terça-feira, 16 de março de 2010

Dor, prece, Morte












O povo responsável pela revolta dos escravos na Moral, pois é, pois é ...








segunda-feira, 15 de março de 2010

Da Mortificação, da Dor e da Morte



"Bien souvent, parce que nous avons souffert, parce que nous souffrons, parce que nous nous sentons fondamentalement menacés, humiliés aussi peu-têtre, voire persécutés et outragés, nous ne savons plus reconnaître la vie comme un don. Un don qui n'exige pas que nous nous sachions en dette et voués à une impossible et interminable quête de ce qui la lèverait enfin, qui n'attend pas que nous nous acquittions de notre position de débiteur par quelque tribut payé- par exemple, et singulièrement, la souffrance- qu'il ne nous situe dans l'être comme celui ou celle qui, avant tout, avant toute pensée et tout engagement de sa part, a reçu. Comme celui ou celle qui, quelque part dans la chaîne des générations, a été élu pour en faire partie, pour recevoir le nom qui l'éveillera à la conscience de soi et à l'appel à vivre, dans ce corps, parmi d'autres, parmi les siens.
Mais bien souvent, en raison des épreuves, ou de notre ingratitude tou simplement, nous posons cependant des conditions à la vie pour l'aimer comme d'aucuns posent des conditions à leurs proches por leur concéder quelque amour. Bien souvent enfin nous prenons prétexte de la souffrance pour accuser la vie: elle ne répond pas à l'attente que nous avons d'elle et nous la rejetons, comme si le mal qui est le nôtre suffisait pour décréter que c'est la vie, en son essence de vie, qui est le mal. (...) Certes il ne s'agit pas ici de plaider la cause de la souffrance même si d'aucuns savent y puiser des forces, mais tout simplement de constater qu'il n'est pas indigne de l'homme de souffrir et que cette conjonction ne doit pas annuler, sous peine autrement de nous pétrifier, le sentiment que la vie est un don, mais un don sans garantie."

Catherine Chalier

Qu'en est-il de la souffrance tout d'abord? de la totale impréparation où nous sommes si souvent devant elle? Qu'en est-il de la douleur humaine, qu'elle soit physique ou morale, qu'elle s'empare de notre corps ou qu'elle mutile notre âme?
Quelles que soient ses modalités, il semble que la souffrance place devant une impasse: celle de devoir supporter ce qui, précisément, est insupportable. Elle accule, en effet, à une vigilance sans repos, à une insomnie qui tient en échec les velléités de se mettre à l'abri, de s'épargner la dure rencontre avec une vie qui résiste à l'espérance que nous mettions en elle. Souffrir, c'est nécessairement se voir privé de protection, de havre, loin de l'amertume et des tribulations de l'être. Le tourment de la souffrance expulse en effet des lieux sécurisants où un sujet se dit "chez soi", séparé des atteintes du monde par toute l'épaisseur de ses propriétés: il commente, bien plutôt, le paradoxe cruel d'une impossibilité de s'installer dans l'être tout en y étant condamné. Telle une absurde logique qui aommanderait de prendre place là où, précisément, nulle place n'a chance de se dessiner. Et telle cette nécessité de supporter l'insupportable et, bientôt, l'inéluctable, en quoi consiste une vie exposée à la souffrance, soumise au mal de sa propre et essentielle vulnérabilité.
Dans la souffrance, dans sou "pâtir pur", la conscience se heurte à la fatalité d'être sans même pouvoir compter sur l'issue de se faire chose pour oublier. Toujours dejà le réveil débusque et déloge qui croyait avoir trouvé quelque asile, quelque rémission fût-ce en soi, dans le profond d'un sommeil qui se voudrait sans rêve, comme si, même ainsi, on ne pouvait abandonner la lassitude d'être, cette lassitude qui prime parfois l'angoisse devant la mort. ( ...) Toute souffrance enferme dans l'instantanéité d'un présent sans issue, puisque même du repli dans le sommeil la conscience sortira pour retrouver la "sueur froide" d'une existence à laquelle elle ne peut échapper. Elle tend à occuper tout le champ de l'existence, à envahier totalement, à s'imposer absolument comme ce qui ne tolère ni divertissement ni pause. Et c'est précisément en quoi elle est tragique, en quoi elle commente, indéfiniment, l'impasse absurde d'une existence rivée- contre son gré- à elle-même et à sa vulnérabilité irrédimée".


"La vue dogmatique et classique qui consiste à assimiler souffrance et culpabilité, à postuler sans cesse de bonnes raisons au mal du prochain, principalement dans le cadre des théodicées, de leur volonté d'innocenter Dieu et de rendre acceptable la souffrance, mais aussi le jugement abrupt et péremptoire- fût-il parfois celui d'un diagnostic ou d'un prognostic- qui décide du sens à donner aux plais toujours à vif de la souffrance, doivent retenir l'attention pour ce qu'ils laissent percevoir des sentiments de qui en exhibe les certitudes. Car les mots qui accusent- Job n'a-t-il pas comis quelque faute, quelque iniquité?-, ceux aussi qui promettent quelque récompense future et, sur un autre registre, ceux qui enferment sans espoir dans les catégories de la nosographie et l'inflexibilité d'un destin, non seulement ne sont pas des mots qui soignent, qui portent secours et aident à vivre quand même, en dépit du face-a-face avec l'intolérable, mais ils déclarent trop souvent fermées les portes de la compassion. (...) Lorsque les amis de Job tentent d'expliquer et de justifier sa souffrance, voire de le convaincre de sa valeur rédemptrice, il est manifeste qu'ils décident de tenir à distance le spetacle insoutenable d'un homme meurtri, humilié et anéanti. (...) Or tous ces essais d'éxplication, et a fortiori de justification, de la douleur du prochain ne sontt-ils pas "la source de toute immoralité", la source de l'endurcissement dans l'indifférence de l'un pour l'autre, dans l'inhumanité? Car tous ses essais, en fin de compte, ratifient l'idée couramment admise que nul n'a titre pour questionner mon droit d'être. Pas même celui qui souffre. Et excellentes sont alors toutes les raisons qui, intégrant la douleur à un ordre significatif, dispensent de toute interrogation sur le bien-fondé de ce droit, renvoient la mauvaise conscience qu'on peut avoir face au scandale de la souffrance du prochain à la pathologie.


(...) Si, tout d'abord, l'idée d'un accompangnement de l'autre dans sa souffrance ne paraît pas réellement pertinente, c'est qu'elle dit à la fois trop et trop peu. Trop si elle laisse entendre que nous pouvons aider l'autre au point de suivre pas à pas son trajet, en rythmant totalement notre démarche au rythme de la sienne, en accordant notre cadence à celle de son souffle et en nous proposant de le soulager en portant avec lui sa souffrance. Car n'est-ce pas oublier alors que l'Autre, parce qu'il est Autre justement, n'est jamais à la mesure de notre conscience, que celle-ci, malgré toute sa bonne volonté, "est toujours en retard au rendez-vous du prochain" (Lévi Valense, Les niveaux du Mal) ?



"La carresse du consolateur qui effleure dans la douleur ne promet pas la fin de la souffrance, n'annonce pas de compensation, ne concerne pas, dans son contact, l'après du temps économique: elle a trait à l'instant même de la douleur qui alors n'est plus condamné à lui-même, qui entraîne "ailleurs" par le mouvement de la caresse, se libère de l'étau du "soi-même", se trouve de l'air frais, une dimension et un avenir. (...) Des bras serrés autour de soi, ça soulage. On pourrait presque croire que ça va mieux quelquefois. Une minute d'air respirable"


Marguerite Duras, La Douleur


"Le judaïsme pense à cette bonté quand il rapelle que l'un des noms du Messie est Menahem, consolateur: celui qui prend sur lui les souffrances d'autrui pour l'en soulager, lui rendre courage, celui qui, tel le serviteur souffrant dont parle le prophète ( Isaías, 53), expie pour l'autre. Le Messie serait donc celui qui porte les peines du monde. Mais s'il vaut la peine de méditer sur ce nom, ce n'est peut-être pas dans l'attente de la venue de quelque homme qui arrête le cours de l'histoire, c'est plutôt parce que 'chacun doit agir comme s'il était le Messie'. Le messianisme étant 'mon pouvoir de supporter la souffrance de tous(...) L'instant où je reconnais ce pouvoir et ma responsabilité universelle'. (...) la juste souffrance en moi pour la souffrance injustifiable d'autrui".


"Il ne s'agit plus désormais que d'offrir à l'autre toute la bonté qui est en nous (...). On voudrait être un baume versé sur tant des plaies".

Etty Hillesum, jovem judia holandesa sacrificada em Treblinka.


"L'énigme de l'autre se creuse et s'accuse avec le mystère de sa mort prochaine, elle se scelle comme telle avec sa mort accomplieavec ce qui excède toute parole. Souvent, aux derniers moments, l'autre apparaît lointain, "une fatigue surnaturelle se montre dans son sourire, celle d'être arrivé à vivre jusqu'à ce moment-ci", et bientôt il semble inaccessible, au-delà des vanités sans doute, des préocupations étroites et quotidiennes, mais aussi, et douloureusement pour ceux qui restent, au-delà des soucis les plus légitimes et les plus beaux, détaché déjà. Certes l'intensité du temps vécu alors est grande, comme si la proximité de la mort pesant de toute sa menace et de toute son irréversibilité aidait, parfois bien tard, à sentir le prix du temps et des choses. A dècouvrir le chemin des mots qui jamais ne furent dits, à révéler les gestes que la pudeur retint. Comme si, lorsque la marge de l'attente s'amenuise, quand les projets d'être se consument aussitôt ébauchés, quand s'impose l'imminence d'un bouleversement absolu de la vie, l'homme retrouvait le sens du caractère précieux et unique de chaque instant, comme s'il avait enfin le temps. Et c'est sans doute dans cette évidence d'être appelé à porter jusqu'aux confins de la mort fidélité et amour que chacun découvre, mieux que jamais, l'unicité de l'autre, son être fragile et irremplaçable. Que chacun sait que la mort invisible à laquelle il fait face est aussi son affaire, qu'elle le regarde très personnellement".

Catherine Chalier.

quarta-feira, 10 de março de 2010

Questions

1 • The synagogue of Satan
What does the term “Apocalypse” mean? Who is the author of the Book of Revelation, said to be by John of Patmos? When was it written? In what historical context? What was the Christians’ relationship to the Empire at the time? How did the different Christian groups get along together? What is hidden behind the mysterious “synagogue of Satan”?

2 • The Great Fire of Rome
With Jesus crucified for being king of the Jews around the year 30 in Jerusalem, how was Christianity able to become the religion of the Roman Empire? Where does the name “Christians” come from? Why did Nero accuse the Christians of setting fire to Rome in 64? Were they the real culprits or wrongly accused? Why is Revelations the most anti-Roman text in the whole New Testament?

3 • The Blood of Martyrs
What problems do the Christians cause for the Romans in the early 2nd century? What is the Christians’ attitude when they are arrested? Why does Ignatius of Antioch ask to be torn apart by beasts? What is the difference between Jewish martyrs and Christian martyrs? Can the martyrdom stories be considered a kind of pornography? What is the historical interest of these accounts? Should they be read as the earliest Christian propaganda?

4 • The Inheritance Battle
How do the Pagans see the Christians? Why is there such a mutual lack of understanding? What purpose do the apologies sent to the emperors serve? Why does Justin engage in a dialogue with the Jew Trypho around 160? Does the Christian interpretation of the Bible render the Jewish interpretation obsolete? Are the Christians “the True Israel”?

5 • The New Covenant
Why, from the 2nd century on, do the Christians feel the need to constitute a specifically Christian body of literature? Why is there a New Testament? What are the criteria that make it possible to separate what is orthodox from what is heretical? What is the crucial role Marcion plays around 140? Why does he imagine there being a Christian God and a Jewish God?

6 • The Great Heresy
Why have certain forms of Christianity disappeared? How can gnosis be defined? Does it contain secret revelations on the order of the universe? Why is it so hard to find traces of this movement that was widespread throughout the Empire? Did gnosis pose a serious threat to the Church?

7 • Against the Christians
How does Christianity gain ground in the Empire? Why do Pagan intellectuals fight against Christianity? Where does monotheism stand in the 3rd century? Why do the emperors Decius and Valerian suddenly begin persecuting Christians? How can they avoid being put to death? What are Diocletian’s reasons for starting “the Great Persecution”?

8 • The Conversion of Constantine
How and why did the emperor Constantine convert to Christianity during the Battle at the Milvian Bridge in 312? Was it a sincere personal decision or politically motivated? What were the advantages of converting? Though he chose Christianity, did Constantine continue to believe in the Sun God? Was the covenant between the Church and the Empire inevitable?

9 • The Council of Nicaea
Was Constantine truly a Christian? Why does he keep a close watch over internal Church affairs? Why does Constantine order the Council of Nicaea to be held? Who attends the Council? What issues are debated? Is there a divine hierarchy between the Father and the Son? How was this theological problem solved? Are echoes of Nicaea still perceptible today?

10 • The City of God
What advantages do the Christians benefit from by allying themselves with Roman power? What are the consequences of Theodosius’s decision in the late 4th century to make Christianity the state religion of the Empire? Why is the sacking of Rome in 410 an unfathomable catastrophe?

11 • Christianity Year Zero
When can the beginning of Christianity be dated? Should it be when Jesus is born? When he dies? When a mixed community of Jews and Pagans is created? At the time of Constantine’s conversion? When Theodosius decrees Christianity to be the Empire’s official religion? Or at another date? What measures does Theodosius take to impose Christianity? Do the Pagans accept the new religion? Who are the Christians’ main enemies: Jews or heretics?

12 • After the Apocalypse
How has a tiny Jewish sect that was turned toward Israel and living in the expectation of the End of Time become the religion of the West? Why does the phrase Alfred Loisy wrote a century ago, “Jesus announced the Kingdom and was the Church that came,” still create uproar? Why is it that the Jewish origin of Christianity is still unacceptable to many?



http://archives.arte.tv/special/corpus/ftext/3textes.htm#


http://en.wikipedia.org/wiki/Lucius_Nereparampil

segunda-feira, 8 de março de 2010

Da Graça




"Le corps carressé épanouit la main. Au poing manque la caresse; manque, également, la plume. La plume entr'ouvre la main.

La main s'ouvre au vocable, s'ouvre à la distance.(...)

"Toujours cette image
de la main et du front,
de l'écrit rendu
à la pensée.

Tel l'oiseau dans le nid,
ma téte est dans ma main.
L'arbre resterait à célebrer,
si le désert n'était partout.

Immortels pour la mort.
Le sable est notre part
insensée d'héritage.

Puisse cette main
où l'esprit s'est blotti
être pleine de semences.

Demain est un autre terme"


Edmond Jabès, La mémoire et la main


http://www.youtube.com/watch?v=ciKBrKVqfSw&feature=related

Do maná: A palavra justa




"(...) Au chapitre 16 de l'Exode, tout Israël campe dans le désert et dejà le voici qui lance ses premières réclamations:


"Tous ceux de la communauté des fils d'Israël murmùrent contre Moïse et contre Aaron dans le désert. Les fils d'Israël leur dirent: que ne sommes-nous morts de la main de Dieu au pays d'égypte quand nous étions assis près du chaudron de viande, en mangeant pain à satieté, tandis que vous nous avez fait sortir vers ce désert, pour faire mourir de faim toute cette foule!"


Alors Dieu dit a Moïse:


"Voici que, Moi, Je vais faire pleuvoir des cieux du pain pour vous: le peuple sortira et en ramassera chaque jour ce qu'il faut pour le jour, afin que Je l'éprouve pour savoir s'il marchera selon Ma Loi ou non!"


Un peu plus loin, auxs versets 13, 14 et 15:

"Et le matin, il y eut une couche de rosée autour du camp. La couche des rosée s'éleva et voici qu'à la surface du désert il y eut une mince croûte, mince comme le givre sur la terre. Les fils d'Israël le virent et se dirent l'un à l'autre: man-hou ( qu'est-ce?) car ils ne savaient pas ce que c'était..."


Et plus loin encore, verset 31:

"La maison d'Israël l'appela du nom de manne. C'était comme une graine de coriandre blanche, et elle avait le goût d'une galette au miel".


La manne est littéralement la question, le questionnement: "Qu'est-ce?" Le "refus de la manne" peut donc se traduire par un refus du questionemment: la faute, c'est ce refus.
La violence, de manière générale, est le refus de poser encore et encore les questions. La violence, c'est considérer que nous avons dejà un savoir sur l'Autre, sur le monde. Le refus du "qu'est-ce?" est aussi refus de la sagesse, Hokhma: mot qui après une "lecture aux éclats" se lit koah-ma ( force du "quoi"?). De même la pensée se dit: mahachava:hachav-ma; penser "le quoi". La pensée est toujours- doit toujours être un penser de la question, un questionner. Non pas questionner pour questionner, démarche arbitraire, mais occurrence remarquable, événement. (...) La question surgit pour déranger l'être dans sa quiétude, dans l'évidence du "tout est normal", dans le fait de considérer que "tout est réglé". Elle est la prise de conscience de la necessité du passage de la "parole parlée" à la parole parlante". Le ma ou la manne est l'atttitude interrogative primordiale, originaire, que fait de l'homme un Homme: Adam-Ma, passage de l'homme pré-historique à l'homme historique.

Le questionner ne porte pas sur une question particulière, ne porte pas sur un sur. Le questionner ne s'intéresse pas d'abord à l'objet, mais avant tout à l'homme qui interrogue. Je questionne, c'est-à-dire je me questionne, je me dérange. Le questionement est un mouvement où l'on se dérange, mais jamais pour rien. "Questionner c'est rompre, c'est établir un-dedans et un-dehors". Dehors, c'est à dire, hors de l'ordre. "Nous allons au-delà de ce qui est à l'ordre du jour. Nous questionnons par-delà le courant et le "dans-l'ordre" qui est bien ordonné dans la vie quotidienne.

Cette attitude interrogative est celle du Hakham, l'homme "problématique", cet "homme qui ne cesse de vivre, de voir, de soupçonner, d'espérer, de rêver des choses extra-ordinaires..." L'Homme-ma est le Hakham: celui-ci ne vise nullement la sagesse et l'état de sage, car il refuse le terme, tout terme. (...) Implicitement, cette attitude exprime le refus d'un savoir absolu et le refus de considérer que la valeur suprême réside dans la conscience-de-soi. L'homme qui possède la hokhma/koah-ma est un Talmid-Hakham- un "disciple-philosophe"- et pour lui l'état final, celui d'un savoir absolu, n'existe pas; le "Maïtre" a toujours un coté "disciple": une possibilité d'entrer dans le questionnement. D'une certaine manière, à la question "que suis-je", il faut répondre "je ne suis pas, parce que je ne serait jamais".

Marc-Alain Ouakin, L'éloge de la caresee



"La vérité en tant que tenir pour vrai, que se fixer sur un il en est ainsi définitivement établi et décidé ne saurait constituer ce qu'il y a de suprême dans la vie, parce que ceci revient à nier sa vitalité, sa volonté d'aller par-delà elle-même, son devenir. Restituer à la vie ce qu'elle a de vivant pour qu'elle devienne un "devenant" en tant que devenir et ne soit pas seulement en tant qu'étant, c'est-à-dire ne demeure fixée comme quelque chose de donné une fois pour toutes".


Heidegger, Colóquio sobre Nietzsche.


"Il n'y a pas de geste de l'autre remémorable en un récit. Si l'au-delà de l'essence est venu à la parole, c'est comme "vérité persécutée", lorsque fut reconnu, pour être aussitôt ( et nécessairement) ramené à l'ontologie, un sens ( une signifiance) faisant exception à la vérité. Si l'histoire ( de la vérité) de l'être est close, si le sol de la pensée s'est effondré, alors il est maintenant possible de reconnaître ces percées. Percée de l'autre qui se fai sans horizon parce qu'elle vient à la pensée antérieument à tout horizon. C'est cette anteriorité qui fonde la nouveauté irréductible de cette parole qui pourtant ne peut se faire entendre dans le discours du même sans retourner sous l'horizont de l'onto- ( théo)-logie. Parole qui ne vient jamais au jour du paraître mais se réserve dans son insinuation même jusque dans ces percées".


Michel de Certeau, La fable mystique.


"L'Infini ne peut se concrétiser en un terme, il contéste sa propre présence. Dans son superlatif inégalable, il est absence, au bord du néant. Toujours il fuit. Mais il laisse le vide, une nuit, une trace où son invisibilité visible est visage du Prochain. Ainsi, le Procahin n'est pas phénomène ne se résout pas en présentation et apparoir. Elle est ordonné à partir de l'absence où s'approche lInfini; à partir de son Non-Lieu; elle est ordonnée dans la trace de son propre départ; à ma responsabilité et à mon amour que- par-delà la conscience- elle obsède. Trace toute chaude encore, comme la peau de l'autree. Dans la proximité, la peau n'est ni contenant, ni protection d'un organisme, ni pure et simple surface d'un être, mais nudité, présence délaissée par un départ, exposée à tous et dès lors, aussi- infidèle à soi- en faillite, mais aussi livrée aux choses, contaminée, profanée, persécutée- fautive et misérable. (...) La forme plastique du visage, en tant que signe appartenant au dévoilement de l'être, se double d'un débordement: le visage est visitation. "Sa présence consiste à se dévêtir de la forme qui cependant le manifeste comme un être qui ouvre la fenêtre où sa figure pourtant se dessine". (...) Tel est le visage (...), point où l'éphiphanie se fait proximité".


Marc Faessler, citando Emanuel Levinas em L'intrigue du Tou-Autre