terça-feira, 8 de dezembro de 2009





“Tout d’abord, le regard d’autrui, comme condition nécessaire de mon objectivité, est destruction de toute objectivité pour moi. Le regard d’autrui m’atteint à travers le monde et n’est pas seulement transformation de moi-même, mais metamorphose totale du monde. Je suis regardé dans um monde regardé. (...) Ce regard d’autrui se donne immédiatement comme ce par quoi la distance vient au monde au sein d’une présence sans distance. Je recule, je suis démuni de ma présence sans distance à mon monde et je suis porvu d’une distance à autrui: me voilá à quinze pas de la porte, à six métres de la chaise. (...) (... en tant que je m’éprouve regardé, se realise pour moi une présence transmodaine d’autrui: ce n’est pas en tant qu’il est “au milieu” de mon monde qu’autrui me regarde, mais c’est en tant qu’il vient vers le monde et vers moi de toute sa transcendance, c’est en tant qu’il n’est separé de moi par aucune distance, par aucun objet du monde, ni réel, ni idéal, par aucun corps du monde, mais par sa seule nature d’autrui”.Ainsi, l’apparition du regard d’autrui n’est pas apparition dans le monde: ni dans le “mien” ni dans “celui d’autrui”; et le rapport qui m’unit à autrui ne saurait être un rapport d’extériorité à l’intérieur du monde, mais, par le regard d’autrui, je fais l’épreuve concrète qu’il y a un au-delà du monde”

Sartre, O Ser e o Nada, A existência do Outro

" Le Désir humain doit porter sur um autre Désir. Pour qu’il y ait Désir humain, Il faut donc qu’il y ait tout d’abord une pluralité de Désirs ( animaux). Autrement dit, pour que la Conscience de Soi puisse naître du Sentiment de Soi, pour que la realité humaine puisse se constituer à l’intérieur de la réalité animale, Il faut que cette réalité reste essentiellemente multiple. (...) C’est pourquoi la réalité humaine ne ne peut être que sociale(...). Le Désir anthropogène, constituant un individu libre et historique conscient de sa liberte, de son histoire et, finalment, de son historicité- le Désir anthropogène diffère donc du Désir animal (...) par le fait qu’il porte sur un autre Désir. (...) Ainsi, dans le rapport entre l’homme et la femme, le Désir n’est humain que si l’un desire non pas le corps, mais le Désir de l’autre, s’il veut “posséder” ou “assimiler” le Désir pris en tant que Désir, c’est-à-dire, s’il veut être “desire” ou “aimé”, ou bien encore: “reconnu” dans sa valeur humaine. (…) Un tel Désir ne peut être qu’un Désir humain, et la réalité humaine en tant que différente de la réalité animale ne se crée que par l’action qui satisfait de tels Désirs: l’histoire humaine est l’histoire des Désirs desirés”.

Kojéve, Lições sobre a Fenomenologia do Espírito de Hegel.

"Ce qui provoque la mise à mal du conatus serait donc la présence d’autrui, la tenue en vigilance par l’éphiphanie de son visage, fragile et mystérieux, qui non seulement fait éclater les visées expansionnistes de l’essence em se refusant, absolument, à la possession, mais qui, bientôt, va faire peser sur elle “toute une charge d’indigence et de faiblesse”, tout le poids de la souffrance. Car cette rencontre d’autrui ne se produit pas dans la lumière rassurante de l’être, nul corrélat de l’intentionnalité, nul phénomène, n’em donnent la mesure. Elle assigne à une autre lumière, plus extreme et plus douloureuse, à une autre exposition, plus inquiètante et plus éblouissante: elle voue au “soleil de plomb, sans ombre protectrice” de la responsabilité. (...) Comme s’il fallait, contraint et forcé, abandonner les lieux contaminés par l’insistance du conatus, de sa propre violence, pour découvrir que le moi n’est autre que “la crise même de l’être de l’étant”, qu’il ne se met à exister comme tel qu’à l’instant où la prèsence de l’Autre l’apelle, lui et nul autre, à porter la responsabilité de tout et de tous, malgré lui, en dépit de son désir d’écarter l’insupportable de cette charge, telle donc une persécution”.

Catherine Chalier, La pérséverance Du Mal
"Grace à la création des conditions où la conscience n’est plus d’aucun secours, ou bien faire devient radicalment impossible, la complicité consciemment organizée de tous les hommes dans les regimes totalitaires s’étend aux victimes et prend ainsi un caractére vraiment total. Les S.S mêlaient les détenus -criminels, politiques, Juifs- à leurs crimes en leur confiant dans une large mesure les responsabilités de l’administration: ainsi ils les confrontaient à un dilemma sans issue: ou bien ceux-ci envoyaient leurs amis à mort, ou bien ils participaient au meutre d’autres homes qui se trouvaient leur être étrangers. Dans tous les cas, ils se voyaient contraints de se conduire en meurtriers. L’importante n’est pas seulement que la haine soit détournée des coupables ( les kapos étaient plus haïs que les S.S) mais que la ligne de démarcation entre persécuteur et persecuté, entre le meurtrier et sa victime, soit constamment estompée”.

Hannah Arendt, O sistema totalitário.
“ Vous avez été professeur; mais vous ne l’êtes plus. Vous n’êtes plus um grand monsieur. Vous êtes tout petit maintenant. Tout petit. C’est moi qui suis grand!
Resposta de um guarda da S.S a um prisioneiro judeu, relatado por David Rousset em Os dias da nossa morte.
"Vincenzo e Luigi Papazzeto wrote in their book The Brutes Have the Floor that, every time a new transport of detainees arrived at Mauthausen, Kapo August Adam picked out the professors, lawyers, priests and magistrates and cynically asked them: "Are you a lawyer? A professor? Good! Do you see this green triangle? This means I am a killer. I have five convictions on my record: one for manslaughter and four for robbery. Well, here I am in command. The world has turned upside down, did you get that? Do you need a Dolmetscher, an interpreter? Here it is!" And he was pointing to his bat, after which he striked. When he was satisfied, he formed a Scheisskompanie with those selected and sent them to clean the latrines."
“Eu bato neles o quanto posso, até ejacular. Eu tenho uma mulher e três crianças, em Breslau. Antes eu era um homem perfeitamente normal. Veja o que fizeram de mim. Agora, quando eles me dão permissão pra sair, eu não volto mais pra casa. Não posso encarar minha mulher e meus filhos face a face”
Depoimento de um guarda da S.S. a Ernst Feder.
(..) A este contexto pertence igualmente o fato da raridade de suicídios entre os prisioneiros dos campos. Os suicídios se davam com frequência ora antes da prisão, ora na deportação. Isto se explica em parte pelo fato de os comandantes dos campos se esforçavam de todas as maneiras em evitar los suicídios por serem atos espontâneos por parte das vítimas”
Starlinger, Os campos da morte.
"A noção de Ser irremissível e sem saída constitui o absurdo fulcral do Ser. O ser é o mal, não porque finito, mas porque sem limites

Émannuel Lévinas.

Nenhum comentário: