domingo, 29 de novembro de 2009



"La notion de l'Être irrémissible et sans issue constitue l'absurdité foncière de l'être. L'être est le mal, non parce que fini, mais parce que sans limites".


Émmanuel Lévinas


"l Absurdité de l'être tient donc dans la conjonction déroutante de son incorruptibilité, de son incessante et bourdonnante présence- l'il y a- et de son absence de justification. Telle est l'ampleur d'un mal qui ne laisse pas d'échappatoire, pas même celle du suicide puisque le "ne pas être" est peut-être impossible. Ni la negativité ni la mort ne mettent un terme à la toute-puissance envahissante de l'être puisque, bien que tentant de le repousser, elles se voient d'emblée submergées par lui. "Le vide que si creuse se remplit aussitôt du sourd et anonyme bruissement de l'il y a, comme la place laissée vacante par le mourant, du murmure des postulants'. Toujours en effet l'il y a vient occuper et combler 'le vide que laisse la négation de l'être'. Toujours il astreint à supporter sa démesure, à se confronter à la douleur de son absence de justice et de signification, et à subir, en conséquence, son pouvoir de désorientation si total qu'il fait perdre, dans l'horreur, jusqu'au sens de son moi. (...) Tell est la pure immanence d'un monde qui s'attache à persévérer dans son être, comme s'il s'aggissait d'une fin en soi, d'une fin à ne subordonner à rien d'autre, à nulle exigence qui viendrait tempérer l'élan aveugle et sourd. Et tel l'effroi d'un univers 'sans traces humaines où la subjectivité a perdu sa place au milieu d'un paysage spirituel qu'on peut comparer à celui qui s'offrit aux astronautes qui, les premiers, mirent pied sur la lune où la terre elle-même se montra déshumanisé'(...)

Tel est donc le malheur absurde: l'engloutissement de la signification par l'essence et l'acceptation, résignée ou non, de la toute primauté d'un intéressement à l'être que rien ne questione et surtout pas son absence de justification"


Cathérine Chalier, La pérsevérance du Mal. Com citações de Emmanuel Levinas.

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