quarta-feira, 18 de novembro de 2009

A Ruah


" Au sommet, la ruah est l'Esprit, dans sa grandeur, sa majesté, sa sollenité et aussi son unicité. C'est, dans la Bible déjà, quoique très rarement, ruah qodech, l'Esprit de sainteté, plus souvent: l'Esprit de Dieu. (...). L'esprit de Dieu est un principe supérieur d'activité, de création, dans le monde. Dieu envoie son esprit, le fait planer, le concède aux uns, l'enlève à d'autres. L'esprit, dans ce sens, n'est pas un attribut de Dieu, mais un principe absolu de révélation. Dans plusieurs textes bibliques, la ruah de Dieu est la plénitude de l'univers, la présence intime de Dieu dans sa création.
C'est le cas notamment des visions d'Ézéchiel que nous signalons tout à l'heure. La ruah est l'élément de la vie surnaturelle. (...) Mais la ruah n'est pas toujours , dans la Bible, ce principe plénier et objetctif. La ruah est, parfois, une qualité subjective de Dieu, un attribut de son caractère. On parle de l'esprit de Dieu comme on parle de son âme, népéch, de son coeur, leb. L'esprit n'est alors q'un fragment de la personne divine, son intention, la direction de sa volonté, sinon sa volonté elle-même. Cette aception ne distingue plus guère la ruah de Dieu de la ruah de l'homme. La perspective est anthropomorphique. Car l'homme possède également une ruah, siège de ses émotions et de ses passions. La ruah de l'homme est exaltée, joyeuse, triste, affligée, haletante, lourde , et la ruah de Dieu connaît , elle aussi, ces hauts et bas, ces élans et ces repentirs. IL ya a lá un aspect psychique de la ruah, différent de son aspect métaphisique ou cosmique. (...) Mas il faut descendre davantage encore. La ruah de l'homme n'est pas seulement le siége des passions , mais aussi des contradictions. Elle est le lieu de l'anormal, du morbide. L'homme posséde, parfois, dans la Bible, une ruah raa, un esprit mauvais. Et celui-ci n'est plus une simple qualité de la personne humaine, mais un principe objectif, installé dans l'homme pour une durée et avec une intensité plus ou moins importantes. Or, cette ruah raa est, souvent explicitement, mais toujours implicitement, dérivée de Dieu. La ruah raa est la ruah de Dieu, venant se loger temporairement dans un individu ou une collectivité. Mais alors qu'ailleurs la ruah de Dien vient épanouir la personalité, ici, la ronge. Saul est finalement détruit par elle. (...). Parfois, elle se nuance. De mauvaise qu'elle est, par principe, elle devient mensonge dans la bouche des prophètes, léthargie et impureté dans le coeur du peuple. Ce dernier terme est significative. L'impureté, antitétique de la pureté, est une manifestation de la ruah de Dieu. (...) Dans ce saississement de l'homme par une ruah extérieure qui l'attaque pour l'amoindrir et le corroder, il y a une note de demonisme. Le paradoxe est complet. Sur le plan de la révelation, la ruah de Dieu concentre sur elle le pouvoir spirituel à tous ses niveaux: depuis la spiritualité abstraite et suprême jusqu'à l'émanation magique; depuis la pureté jusqu'à l'impureté; depuis Dieu jusqu'à Satan".
Andre Neher, L'essence du prophétisme

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